Alors que les Guinéens de tout bord, après toutes les péripéties, les blessures, les cicatrices épreuves et non dits qui ont émaillé l’élection présidentielle de 2010, s’étaient résolus à tourner la page et à regarder l’avenir avec un Président qu’ils pensaient habiter par la sagesse et le patriotisme avec l’âge avancé, le long combat mené et l’expérience, Alpha Condé, lui, semblait manifestement ailleurs et préoccupé par des considérations strictement d’ordre personnel.
En effet, au lieu de créer les conditions objectives d’un vaste rassemblement politique autour de lui qui va au-delà de ses alliés de l’alliance Arc-en-ciel ( finalement jeux de dupes), pour embrasser ses rivaux de la présidentielle de la mouvementée présidentielle, le nouveau Président Guinéen, ruminant sa haine contre tous les acteurs, était plutôt dans un autre schéma.
En lieu et place d’une gouvernance soucieuse et préoccupée par l’état lamentable et dégradé de la Guinée, en donnant la priorité aux intérêts de la Guinée, en optant pour la réconciliation des composantes d’un pays fracturé et déchiré, à la relance d’une économie exsangue et en déliquescence, à la promotion de la bonne gestion des affaires et ressources publiques, Alpha Condé s’est mis aux antipodes de ces espérances des Guinéens et de la communauté internationale qui espérait également que son avènement allait être l’occasion de tourner les pages sombres de l’histoire de la Guinée.
Malheureusement et malheureusement, Alpha Condé a rapidement tourné le dos à ces attentes, pour se lancer dans un processus de liquidation pure et simple non seulement de ses adversaires politiques, mais de tous ceux qu’il estime comme ses ennemis que tu l’ai soutenu ou non.
Il est vrai que beaucoup de ses soutiens de 2010 en ont fait les frais de ce cynisme politique, mais la grande cible de son aveuglement était incontestablement Cellou Dalein Diallo ( déjà accusé de tous les péchés de mauvaise gouvernance) et qu’il voulait, avec sa formule de trois contre un ou de un contre trois, réduire à sa portion congrue de leader d’un parti, l’UFDG, uniquement Foutanien, jihadiste et terroriste. Mais, à son entendement, cet objectif n’était jamais possible tant que certains cadres et responsables comme Dr Fodé Oussou Fofana, Kalemodou Yansané ou Alain Touré et d’autres resteront fidèles à Cellou Dalein Diallo et viscéralement attachés à l’UFDG qu’ils se sont librement choisis par confiance en son leader. Ainsi, la corruption et l’intimidation étaient les méthodes utilisées pour parvenir à ses buts.
Dans un pays où le quotidien est la source même des divorces, il va s’en dire que beaucoup mordront à l’hameçon. Effectivement, dans les formations politiques ciblées, des responsables ont abandonné le difficile navire de l’opposition pour aller à la soupe.
Mais, pas forcément ceux qui pouvaient faire accréditer sa thèse auprès de la communauté internationale.
D’où son acharnement obsessionnel sur quelqu’un comme Dr Oussou Fofana, 1er vice-président de l’UFDG en lui faisant miroiter tous les ors du pouvoir et en mettant à contribution les amis et connaissances de ce dernier dans son entourage.
Face au refus poli mais ferme du 1er vice-président de lâcher Cellou Dalein Diallo, de quitter l’UFDG et le rejoindre dans son projet destructeur de ce parti, Alpha Condé, orgueilleux, vindicatif a décidé d’utiliser la méthode forte contre Dr Fodé Oussou Fofana, l’un de ses empêcheurs de tourner en rond inscrits désormais sur la liste rouge.
Ainsi, profitant des conséquences meurtrières et désastreuses de la crise électorale provoquée par son 3ème mandat et qui vient de l’emporter, Alpha Condé a décidé de régler tous ses mauvais comptes avec ses opposants. Si certains ont été conduits à la maison centrale, d’autres sont restés des prisonniers ambulants privés des droits les plus élémentaire.
Et c’est en représailles contre le vice-président de l’Ufdg, Fodé Oussou Fofana que le Président Alpha Condé l’a empêché de quitter la Guinée, en le faisant bloquer à l’aéroport de Gbessia, le 15 mai 2021, alors qu’il devrait aller suivre ses traitements à l’étranger.
Outré par cette mesure criminelle avec le risque de perdre la vue, Dr Fodé Oussou Fofana s’était montré catégorique et digne:
« Je n’appellerai pas Alpha Condé pour demander pardon, et dire laissez-moi aller me soigner. Je ne ferai pas ça. Je n’appellerai pas un ministre, le président, et personne par rapport à cette question. Je suis un citoyen guinéen, j’ai le droit d’aller me soigner. Je suis dans mon pays. S’il s’agit d’aller demander pardon à quelqu’un ou aller m’apitoyer pour rencontrer un ministre pour dire, aidez-moi à sortir, je préfère perdre mon œil. Je ne ferai pas ça. C’est une question de dignité, parce que je n’ai absolument rien fait. Je dis pour rien au monde, pour quelques raisons que ce soit, je ne quitterai l’Ufdg. Je ne changerai pas. Personne dans ce pays n’entendra que Fodé Oussou a quitté l’Ufdg pour aller ailleurs. C’est une question de dignité. J’ai du respect pour moi-même. Je souhaiterais qu’on garde de moi, quelqu’un de loyal, de digne, qui tient sa parole. Cette parole, je la tiendrai au prix de ma vie. Ça ne m’empêchera pas de manger, de sortir… ».
En réponse à ceux qui ont été sensibles à cette dénonciation de Dr Fodé Oussou Fofana et qui étaient ont tenté de le ramener à de meilleurs sentiments, à la raison, Alpha Condé a coupé court, en se montrant insolent, méchant et méprisant » Il perdra la vue, mais il ne sortira pas de la Guinée « . Tirait du Monarque Alpha Condé sur une histoire d’amour impossible avec un jeune frère « mandingue intraitable”.
Source : nouvelledeguinee
L’article Fodé Oussou, ce “fils du Manding” qui a refusé de travailler avec Alpha Condé est apparu en premier sur Mediaguinee.org.
Last modified: 13 septembre 2021