Sans langue de bois, le locataire du palais de la Colombe a eu des mots pas du tout détournés pour peindre en noir la gestion du régime déchu du professeur Alpha Condé, renversé le 5 septembre dernier par le Groupement des forces spéciales (GFS) dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya. Pour lui, les caisses n’étaient pas que vides mais « profondément vides parce que nous sommes endettés ».
« Tout est prioritaire en Guinée. Je pensais connaître la Guinée. Je ne m’attendais pas à l’ampleur des dégâts. (…). Les institutions ne fonctionnaient plus, l’administration aussi », dit-il en décrivant l’héritage légué par le régime d’Alpha Condé. Ajoutant n’avoir pas eu le temps de faire le diagnostic de la situation du pays : « le diagnostic s’est imposé à moi ». Informant avoir demandé au trésor combien il y avait à payer pour donner suite au dégel des comptes. « Les paiements qui étaient attendus étaient de 3000 milliards de francs guinéens (300 millions de dollars). Ces paiements étaient fabriqués après le 5 septembre [dernier] », martèle-t-il. Plus loin, il enfonce le clou : « entre le 5 septembre et fin octobre, la masse salariale de la Guinée a augmenté. Le nombre de fonctionnaires a augmenté de 4500 à peu près en un mois. Alors qu’on n’avait recruté personne officiellement. Ça vous donne l’ampleur… J’ai demandé un audit. (…). Il se trouve qu’il y a deux fichiers : celui de la paie et l’autre des effectifs. Les deux fichiers ne se parlaient pas, ne correspondaient pas. (…) ». Suivez l’extrait de l’interview
Christine Finda Kamano
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Last modified: 24 janvier 2022