Peut-on encore faire confiance aux politiques ? Ce n’est pas une question théorique. Remarquez comme la plupart d’entre eux s’échinent, sans grand succès, il est vrai, à travestir la réalité, parce qu’ils croient que le bon peuple, toujours nigaud, prendra des vessies pour des lanternes. Erreur !
Pour preuve, les fameux échanges téléphoniques entre Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, ne sont pas passés dans l’opinion.
A ce jour, rien ne semble convaincre les militants et soutiens de ces derniers, même pas la menace d’une éventuelle extinction par le CNRD.
L’exercice est rendu très difficile, à cause des discours dans lesquels l’un a réussi à peindre l’autre en monstre et inversement (excusez de peu).
Bien avant, il y a cet autre évènement qui a laissé un goût amer. C’était le fait pour l’éternel président du RPG, président de la république d’alors, au lendemain de son troisième mandat, de confirmer les ministres de son gouvernement qu’il avait, pourtant, au paravent, traités de voleurs et d’incompétents.
Le scénario est le même, sinon le plus catastrophe, avec le monsieur refondation de la transition, qui a d’ailleurs, apprend-t-on, claqué la porte du conseil des ministres plus d’une fois. Qui a aussi, à ces occasions, regretté l’apathie et l’incompétence de ses ministres, à poursuivre des réformes en harmonie avec son idéal de refondation.
C’est peu dire que c’est une désillusion. Mamadi Doumbouya qui incarne le ‘’changement’’ dans le ton, semble perdre le gouvernail.
Le soir du vendredi 19 novembre, le 418ème décret d’un règne dont le pouvoir est, en grande partie, concentré à la présidence, viendra bouleverser le weekend des Guinéens.
Chacun y va de ses commentaires, mais conviennent tous que le signal ainsi envoyé à travers cet autre acte, amène à douter au mieux, et à s’inquiéter au pire.
Le chef de la junte au pouvoir, vient de procéder à un trop petit lifting gouvernemental. Aucun départ. Cependant, trois nouvelles têtes y font leur entrée.
Et le constat est que certains sont à des postes où le dégât peut être impactant sur le fonctionnement de l’Etat.
C’est le cas par exemple des titulaires des ministères du plan, de l’énergie, du commerce et de l’industrie, de la sécurité, du budget, des mines, de l’environnement., de l’éducation. Bref, partout ou presque, c’est le désenchantement, à l’exception de quelques rares ministères.
On a l’impression que les mêmes qui ont proposé les mets indigestes au départ, sont ceux qui ont conseillé ce format, qui rend, sans doute, leur patron trop vulnérable en étant une proie facile des critiques.
Chacun agissant pour sa chapelle, fait croire que son protégé n’en est pour rien.
Les agissements de l’homme du 05 septembre, rappellent au triste souvenir des guinéens, Alpha Condé, qui faisait dans l’admonestation permanente, et accepter de s’encombrer de la collaboration de ces cadres qui sont constamment sous le feu de ses humiliations.
Par-dessus-tout, on peut bien se demander quelle urgence y avait-il pour précipiter un tel arrangement de mauvais goût ?
Se savait-il autant acculé pour en arriver là, lui qui avait demandé à ses ministres et Directeurs, dont il doute de l’efficacité, d’aller défendre leurs bilans à la RTG.
C’était à juste raison, car il y en a qui ont été annoncés comme des porteurs de solutions miracles, mais qui, en réalité, ne le sont point.
C’est le cas notamment, entre autres du « spécialiste proclamé des eaux » qui doit faire mieux, à la tête de la SEG, un secteur stratégique, qui a souffert, jusqu’ici, de très peu d’attention, cependant avec des projets dont la structuration et les financements sont bouclés.
Il n’est pas seul, peut-on l’admettre. La liste est longue et non exhaustive.
Par ailleurs, avec ce qui vient d’être jeté à la figure du peuple qu’on a toujours pris pour nigaud dans le pays des résignés, il ne faut pas s’attendre aussi à grand-chose de l’évaluation annoncée de ces Directeurs des établissements publics.
Là aussi, il est fort probable que les parrains s’inventent des arguments, pour mettre à l’abri leurs protégés.
On peut continuer à espérer, à condition que le président du CNRD ait accepté de voir plus loin. C’est de s’affranchir d’une certaine emprise négative.
In DjomaMédia
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Last modified: 21 novembre 2022