Décédé le 30 novembre dernier, à l’hôpital Saint Joseph, au 14 ème arrondissement de Paris, le fils prodige de Coyah Elhadj Ibrahima Soumah a reçu un dernier hommage mérité, à la maison des jeunes de Coyah, ce vendredi 9 décembre.
Cette cérémonie a connu la mobilisation du ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle Alpha Bacar Barry, de l’ancien Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré, des ministres et hauts cadres de l’Etat, des autorités administratives et religieuses de Coyah, les anciens collaborateurs, l’Association des Écrivains de Guinée dont il a été membre, la famille, les amis, les proches et tous les fils et filles de Coyah.
Pour rappel, cet homme qui s’est couché définitivement a occupé plusieurs postes de responsabilités en Guinée. Il fut ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, ancien ministre des Mines et de la Géologie, ancien ambassadeur de la Guinée au Libéria, ancien directeur général adjoint de la CBG, enseignant, conseiller mais aussi écrivain et auteur, dont entre-autres.
Après l’arrivée du corps à la maison des jeunes, une minute de silence lui a été accordée et suivra la lecture d’un extrait de l’une de ses œuvres littéraires par des jeunes Slameurs. Et quelques minutes plus tard, les uns et les autres se succéderont pour leurs témoignages.
En larmes, l’ancien Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré qui a côtoyé l’homme durant de longues années a fait savoir que le défunt n’a vécu que pour préparer sa mort, dit-il. « Nous vivons des instants de douleur et de chagrin. Une immense tristesse nous étreint. La République des compétences est en deuil. La nation, notre nation encore fragile, qui perd un de ses ciments indéfectibles est éprouvée. Coyah et toutes nos villes s’affligent, pleurent et se lamentent La Cité replonge brutalement dans le statut d’orphelin, avec la perte cruelle d’un de ses illustres patriarches, Elhadj Ibrahima Soumah, la force tranquille, subtile et utile. Nous redecouvrons subitement qu’aucun être humain n’est éternel ici-bas. L’histoire le sait, la Géologie, science des origines et des milliards d’années l’atteste. C’est toujours l’œuvre humaine qui transcende l’homme. Elhadj Ibrahima Soumah le savait si bien qu’on a le sentiment qu’il n’a vécu que pour préparer la mort et son après. L’œuvre de Elhadj Ibrahima Soumah fut abondante et majestueuse, toujours guidée par des valeurs et des vertus qu’il a défendues sa vie durant », se rappelle encore cet ancien Premier ministre et écrivain.
Pour dire combien de fois feu Elhadj Ibrahima Soumah a sacrifié sa vie pour Coyah, le maire de la Commune urbaine a rappelé ses quelques réalisations dans cette préfecture, dont l’ancien maison des jeunes, l’ancienne mosquée centrale, l’ancien commissariat central, qui ont tous connu des rénovation récente, l’espace qui abrite le collège Kadiatou Seck a été offert par lui. « Permettez-moi, au nom de la population de Coyah, de vous souhaiter la bienvenue aujourd’hui à Coyah. Vous n’êtes pas venus pour une réjouissance, vous êtes venus pour une compassion. Une compassion pour une homme qui a servi son pays et qui a servi son village…Cet homme s’est sacrifié pour son village, cet homme s’est sacrifié pour Coyah. On le perd et pour toujours. Il va rejoindre ses pairs qui ont aussi beaucoup fait pour Coyah, l’un de ses amis l’a devancé, il s’agit de l’ancien Imam Elhadj Oumar Camara, avec qui il collaborait dans le développement de Coyah. On a l’habitude, quand Elhadj Ibrahima Soumah rentre aujourd’hui à Coyah tout le monde y va avec ses problèmes et il a le temps de les résoudre un à un mais aujourd’hui il nous revient dans un cerceuil et il va nous quitter définitivement », a-t-il rappelé.
Au nom de la famille, Mme Djénabou Baldé a, à sa prise de parole, remercié toutes les personnes qui ont effectué le déplacement et toutes les personnes qui ont été à leur côté pendant cette période difficile et de chagrin pour toute la famille. « Vous me permettez au nom de notre grande famille riche par sa diversité de m’adresser à vous que Monsieur Ibrahima Souman, Tonton pour nous ses neuves et nièces était cet homme discret, intègre, jovial et prompt à rendre service. C’est cet homme là qui était devenu le patriarche de toute la famille. Ces derniers temps n’ont pas été faciles à supporter puisque nous le voyons souffrir sans se plaindre tellement qu’il était courageux et n’aimait pas du tout attiré l’attention sur lui […] Les jours prochains seront sûrement difficiles pour l’ensemble d’entre nous, nous allons devoir apprendre à vivre avec son absence, ce qui est difficile et pour tout le monde, surtout nous qui l’avons beaucoup côtoyé, approché, ça sera vraiment difficile de faire pour pouvoir faire notre chemin sans lui », pleure Mme Baldé, nièce du défunt.
À la suite de ces discours d’hommages et des souvenirs, le corbillard s’est dirigé à la mosquée centrale de Coyah. Et après la prière de 14 heures et la prière sur le corps, la dépouille a pris la direction du cimetière familial, à M’Balousoria, au centre ville de Coyah, pour l’inhumation.
Pour finir, il faut retenir que ce fils de Coyah, né en 1937, à Labe de feue Hadja Talhatou Diallo et de feu Elhadj Naby Moussa, a rejoint la terre de ses ancêtres, en laissant derrière lui, 3 veuves et plusieurs enfants.
Mamadou Yaya Barry
Last modified: 10 décembre 2022