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INTERVIEW. Johanna, présidente du COMIGUI : « c’est une insulte de permettre à ces femmes de KPAAF de piétiner mon boulot… »

29 décembre 2022

INTERVIEWL’annonce de l’organisation du concours national de beauté, Miss Guinée attribuée à la structure KPAAF par le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat au détriment du COMIGUI de Johanna Barry continue de défrayer la chronique. Dans une interview qu’elle a accordée à notre rédaction, la célèbre Johanna Barry dénonce la tentative du département de la Culture, dirigé par Alpha Soumah (Bill de Sam), de lui retirer l’organisation du concours Miss Guinée au profit de la structure KPAAF. Elle soutient que Sanoussy Bantama Sow continuerait de tirer des ficelles depuis son exil. Elle a mis l’occasion à profit pour faire des révélations croustillantes sur l’ex-ministre en charge de la Culture sous Alpha Condé. Elle estime que le département de la Culture veut profiter d’un vide juridique pour lui retirer l’organisation du concours de beauté, Miss Guinée. Interview à bâtons rompus… (3è et dernière partie)

L’appellation Miss Guinée, Comité Miss Guinée, ça, c’est ma marque déposée. Les femmes (KPAAF) peuvent faire tout ce qu’elles veulent, travailler même avec le comité Miss USA mais ici, sur le terrain, pas de COMIGUI, pas d’élection Miss Guinée. Le label Miss Guinée, c’est ce que j’ai déposé partout dans le monde.

Mediaguinee: Selon vous, pourquoi chercherait-on à vous dessaisir de votre bébé, le COMIGUI ? 

Johanna Barry:  Je vous dis que c’est un complot entre M. le ministre Alpha Soumah Bill de Sam et M. Bantama Sow. Le lien est là. Ils se connaissent depuis des années. M. Bantama Sow forcément, il y a quelque chose. Ces femmes de KPAAF, on m’a dit qu’il a une cousine dedans, une copine dedans et une nièce dedans. C’est ce qu’on m’a dit. Et on me dit aussi par rapport à leur réputation, c’est quelque chose de très léger. Je ne les connais ni d’Adam, ni d’Ève mais, quand on me parle d’elles, j’ai des frissons. Qu’elles aiment la facilité. Qu’elles se retrouvent sur les plages des îles avec des Blancs et tout. C’est leur vie, ce n’est pas mon problème (…). C’est une insulte de permettre à ces genres de filles de piétiner mon boulot parce qu’il faut satisfaire un individu. 

L’État ne m’a jamais soutenue. Ce sont mes propres moyens qui m’ont envoyée à Miss Monde, à Miss CEDEAO. Ce sont mes propres moyens qui ont fait que ça fait 14 ans que j’organise ce concours.

M. Alpha Soumah Bill de Sam, je veux qu’il prenne ses responsabilités. Il faut qu’il sache qu’il est ministre d’un État. Donc, il ne peut pas se faire guider. Il ne peut pas recevoir les consignes de quelqu’un pour gérer son département. M. Bantama ne peut pas lui dire, je veux que tu passes par là mais, je veux aussi que tu reviennes sur ma décision là. S’il te plaît, valide ça pour moi parce que c’est mon honneur qui est en jeu. Je considère qu’il y a ne formation qui lui manque. Je resterai droite dans mes bottes. Et la décision du 22 juillet du conseil des ministres M. Alpha Soumah l’a piétine donc. Il n’a donc aucun égard pour M. le Premier ministre Dr. Bernard Goumou et plus grave aucun respect pour l’autorité de M. le Président de la république,  S.E. Colonel Mamadi Doumbouya. La convention qu’il voulait me proposer pour que je puisse aller la proposer à mon avocat, qu’il me la propose. Si je vois qu’il y a quelque chose qui ne m’arrange pas, j’allais proposer des amendements.Mais, il fallait qu’il me la propose d’abord (…). 

L’État ne m’a jamais soutenue. Ce sont mes propres moyens qui m’ont envoyée à Miss Monde, à Miss CEDEAO. Ce sont mes propres moyens qui ont fait que ça fait 14 ans que j’organise ce concours. Et celui qui a été le premier à me mettre en sécurité, c’est M. Cheick Fantamady Condé, je le remercie. 

Il y a eu des ministres qui se sont succédé au niveau de ce département. Il y a eu des exceptions. M. Isto Keïra, on a travaillé de façon tellement extraordinaire. M. Amirou Conté, feu M. Ahmed Tidiane Cissé, M. Siaka Barry.

En Côte d’Ivoire par exemple, Miss Côte d’Ivoire a des sponsors traditionnels qui sont là depuis 30 ans, Uniwax. Ils viennent de signer avec MTN pour un délai de 15 ans. Vous savez qui est à la base ? C’est le ministère du Tourisme qui l’a fait. M. Yapobi a signé un contrat de 15 ans avec MTN et pas pour une petite somme. Sans oublier Jumbo qui est là depuis des années. Ici, la chance que j’ai eue, c’est ce sponsor qui est là, Braguinée. Il m’a dit carrément, pour qu’on aille loin, on signe 5 ans. On a fait la première année en 2019. La première exécution du contrat, c’est 2019. Nous attendons les quatre ans. J’ai communiqué là-dessus. 

Mais mon problème, M. Bantama, il y a quelque chose qui ne va pas. Madame Sona Konaté n’a pas donné cette opportunité aux femmes de KPAAF. Si l’autre, M. Alpha Soumah Bill de Sam est venu le faire, c’est parce que c’est comme un devoir pour lui. Il s’est senti obligé de reconduire la proposition de M. Bantama. Mais, il y a quelque chose en dessous. C’est sûr qu’elles le tiennent par quelque chose. 

Mediaguinee: Que savez-vous de ces femmes de KPAAF? 

Johanna Barry : C’est des couturières, parait-il,  des stylistes qui ont un salon de couture à Nongo Taady. C’est Alpha’O, paix à son âme qui les soutenait. C’est lui qui donnait de la visibilité à leur salon de couture (…). 

Elles [KPAAF] peuvent organiser un concours de beauté mais, pas l’élection

Mediaguinee: Vous pensez que ces femmes-là (KPAAF) ne peuvent pas organiser le concours Miss Guinée ? 

Johanna Barry : Elles peuvent organiser un concours de beauté mais, pas l’élection Miss Guinée. Il faut que ce soit clair. C’est mon appellation à moi. C’est comme si on disait, élection Miss Côte d’Ivoire. Mais, en Côte d’Ivoire, y a plusieurs concours. Il y a Miss Bagnon, il y a Miss Awoulaba, il y a Miss District international. J’étais récemment en Côte d’Ivoire pour notre assemblée générale. Il y a quelqu’un qui a organisé au Nigéria, Miss ECOWAS, Miss CEDEAO. Il paraît qu’il y a une candidate d’ici qui est partie et qui n’a pas pu s’en sortir. La gagnante, c’est la Côte d’Ivoire. C’est une Ivoirienne qui gagné le titre. Ça a scandalisé le président du comité Miss CEDEAO original. Il a dit, il faut qu’on se retrouve là-bas, tous les présidents des comités. On a échangé, il a dit, qu’est-ce qu’on doit faire pour arrêter ça ? La nature a horreur du vide. On n’a pas fait l’élection pendant des années, quelqu’un se lève en Belgique aussi qui se permet de dire, on va faire Miss ECOWAS International. On a dit à ces gens là, changez l’appellation. Faites vos concours mais, changez l’appellation. On s’est donné la main pour combattre cela. On a décidé de reprendre en 2023 parce qu’après tout ce temps, il faut qu’on occupe le terrain. 

L’appellation Miss Guinée, Comité Miss Guinée, ça, c’est ma marque déposée. Les femmes (KPAAF) peuvent faire tout ce qu’elles veulent, travailler même avec le comité Miss USA mais ici, sur le terrain, pas de COMIGUI, pas d’élection Miss Guinée. Le label Miss Guinée, c’est ce que j’ai déposé partout dans le monde. A Miss Univers, à Miss Monde, Miss CEDEAO c’est avec ça : Association Élection Miss Guinée, COMIGUI. Quand on adresse les courriers, c’est aussi comme cela. C’est tout. Elles peuvent avoir les sponsors du monde mais, qu’elles lâchent cette appellation là. L’élection Miss Guinée, c’est moi qui l’a faite. Elles font un autre concours. On peut être sur le terrain, on verra qui est qui, il n’y a pas de problème mais, qu’elles laissent cette appellation là. Le ministère peut dire qu’il ne travaille plus avec le COMIGUI mais, il n’a pas le droit de lancer un appel d’offres pour l’élection Miss Guinée. 

Le COMIGUI est là parce qu’on travaille. Là, nous sommes en train de préparer Miss Monde. J’ai reçu ma licence. On attaque la décision. Mon avocat m’a dit de faire mon travail, j’ai un arrêté qui me permet d’exister. Le ministère, c’est un partenariat technique

Mediaguinee: Que comptez-vous faire après le retrait de l’organisation du concours Miss Guinée au COMIGUI ? 

Johanna Barry : Il faut dire tentative de retrait parce que le COMIGUI est là parce qu’on travaille. Là, nous sommes en train de préparer Miss Monde. J’ai reçu ma licence. On attaque la décision. Mon avocat m’a dit de faire mon travail, j’ai un arrêté qui me permet d’exister. Le ministère, c’est un partenariat technique. Et quand techniquement, ça ne va plus, soit, on s’arrange à l’amiable pour aller sur de nouvelles bases. Ou bien, on dit qu’on divorce mais, on doit divorcer au tribunal. Si le divorce se fait de façon brutale, de façon unilatérale, là, on va au tribunal. 

Chacun est libre d’entreprendre dans le pays mais, entreprendre dans les règles. 

Aucune oeuvre humaine n’est parfaite. Avec le soutien du président de la transition le colonel Mamadi Doumbouya et du Premier ministre Dr Bernard Goumou, nous pouvons améliorer le COMIGUI et hisser très haut notre drapeau et faire briller l’image de notre très chère patrie, la Guinée que nous aimons tant. Je crois c’est cela l’essence de la décision du conseil des ministres du mois de juillet dernier. Pas de m’éjecter et m’humiler comme l’ont fait les cadres du ministère de la Culture.

Mediaguinee: Quel est votre mot de la fin ? 

Johanna Barry : Mon mot de la fin, c’est de dire que le combat continue. Là, je suis en train de me préparer. On a déjà lancé notre participation à Miss Monde, la fille viendra ici aujourd’hui. Nous sommes en train de voir comment communiquer. Elle a été choisie parmi plusieurs profils. Et, c’est une fille formidable. Et, elle a été officiellement présentée au ministre, Alpha Soumah. Le ministre l’a reçue. On a été là-bas (au ministère) avec toute mon équipe. On a même été reçus en grande pompe (…). Il (Alpha Soumah) a dit, Johanna que me vaut cet honneur ? Je lui ai dit que nous venons de la part d’un Tel. Nous irons à Miss Monde cette année. Il a dit, ah bon ? J’ai dit oui. J’ai dit que je vous ai même écrit au cas où vous auriez des détails à demander. Il dit qu’il n’a pas vu. Il demande aux autres et le secrétaire général lui a dit que ça doit être dans le circuit. Il a dit, retrouvez-moi ça. Il a dit, tu as la décharge Johanna ? J’ai dit oui. Il dit Ok, écris-moi. Tu me saisis par rapport à l’élection. Vous avez un budget ? J’ai dit oui. Il dit qu’on rajoute le budget. Le  lendemain même, j’ai été déposer. Ils ont souhaité bonne chance à la candidate. J’ai bien remercié. Je suis sortie et mes collaboratrices m’ont ovationnée.

Je voudrais conclure en lançant un appel solennel aux autorités guinéennes, plus précisément à M. le Premier ministre, S.E. Dr. Bernard Goumou et surtout à M. le Président de la république, S.E. le Colonel Mamadi Doumbouya. Je demande très humblement leur soutien et le accompagnement. Aucune oeuvre humaine n’est parfaite. Avec leur soutien, nous pouvons améliorer le COMIGUI et hisser très haut notre drapeau et faire briller l’image de notre très chère patrie, la Guinée que nous aimons tant. Je crois c’est cela l’essence de la décision du conseil des ministres du mois de juillet dernier. Pas de m’éjecter et m’humiler comme l’ont fait les cadres du ministère de la Culture. Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens!!!

Interview réalisée par Sadjo Bah

Last modified: 29 décembre 2022

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