Ils sont en tout plus de 20.000 riverains du fleuve Konkouré, notamment ceux de Kaleta, Amaria, Garafiri à voir leurs villages et domaines agricoles de 35.000 hectares environ touchés par la réalisation des barrages hydroélectriques.
Vivant dans les conditions pénibles, ils désormais regroupés au sein de l’Union des impactés du bassin de Kounkouré (UNIBAK) afin de les rétablir dans leurs droits.
Pendant cette rencontre censée accueillir le Premier ministre de la transition, hier jeudi 29 Décembre 2022, les victimes sollicitent leur implication dans le processus d’indemnisation afin d’éviter les erreurs du passé.
«99 localités déplacées involontairement sont souffrantes. 78% ne sont pas encore réinstallées. L’activité économique principale de ces impactés c’est l’agriculture, l’élevage et la pêche. Elles vivaient avant en dessous de seuil de pauvreté c’est-à-dire moins d’1 dollar par jour. Cette situation est suffisamment grave pour que le CNRD et le Gouvernement engagent une évaluation sur les projets de réinstallation liés aux barrages de Kaleta et de Souapiti, qui doivent être mis à la disposition du public, avant la poursuite des constructions des futurs barrages tels que AMARIA. L’UNIBAK fera de cette évaluation son cheval de bataille », a introduit Oumar Aissata Camara, au nom de sa composante, avant d’ajouter: «L’INUBAK se fixe comme objectif de stimuler le dialogue multipartite sur les approches actuellement adoptées à travers le monde, pour mieux partager les bénéfices issus des barrages construits dans le bassin de Kounkouré. Il s’agit d’élaborer une stratégie participative et progressive en vue de bâtir les modalités de partage des bénéfices qui soient adaptés aux besoins des populations Impactés […]La réparation des injustices subies dans la réinstallation des populations involontairement déplacées par l’Etat guinéen qui est le maître d’ouvrage de ces projets d’infrastructures».
Devant une délégation composée des chefs coutumiers et religieux, le DGA de la Société de Gestion et d’exploitation de Souapiti, Amadou Diallo, a tenu à rassurer l’UNIBAK en ces termes: » nous véhiculons encore notre engagement à être auprès de toutes les bonnes volontés qui puissent travailler ensemble pour atténuer les impacts sur le fleuve Konkouré. Depuis que nous sommes arrivés à la direction de la DIGEX, nous avons entrepris beaucoup de programmes et nous sommes conscients que les gens souffrent énormément mais nous ne ménagerons aucun effort pour essayer de trouver des solutions à ce problème. Dans les prochains jours, nous viendrons vers vous parce que nous avons des programmes établis après les constats qu’on a faits pour que la souffrance de ces Impactés soit atténuée. Nous travaillerons avec toutes les associations, ONG , sites pour que nous puissions arriver à des résultats positifs», assure-t-il.
Selon un maire de la localité, cette rencontre est un message plein d’espoir qu’il véhiculera à sa population touchée par le deguerpissement.
» Ça nous a rassurés et nous a donné la force de dire ce qu’il faut à la population à la base, de dire qu’il faut rester derrière l’autorité. La population dira peut-être que ces responsables qui sont là ne veulent pas nous aider mais avec l’appui qu’on a avec cette rencontre, donc avec cette association je peux maintenant rassurer la population », s’est-il réjoui.
Cette rencontre s’est clôturée par les prières formulées par les responsables religieux afin d’apaiser les victimes.
Mayi Cissé
Last modified: 30 décembre 2022