Depuis quelques semaines, des rumeurs font état de non payement des primes aux agents de sécurité qui sont choisis pour la sécurisation du procès du 28 septembre 2009. Ce lundi 06 février 2023, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme qui a rencontré les agents de sécurité a fait savoir qu’il n’est pas question de payer ceux qui ne sont pas opérationnels. À l’en croire, seuls les agents qui sont affectés au procès seront payés, ceux qui sont en attente sont en attente. À date, dit-il, aucun montant ne sera payé tant qu’une situation claire n’est pas faite et en tant que ministre tant que la situation des 3 dernières semaines n’est pas claire, il ne payerai aucun franc.
Ce matin devant les agents de la sécurité, le Garde des Sceaux a expliqué comment le montant sera dépensé. » Il y a une situation qui s’est passée autour de la sécurisation du procès du 28 septembre, c’est la raison pour laquelle je voudrais faire cette mise au point ce matin. Dire que quelqu’un est parti voir la presse, cela n’est même pas un problème chez moi, voir la presse, ce n’est pas un problème chez moi. C’est de bonne guerre quand vous le faites (…) je le dis encore, vous n’aurez aucun franc, je le répète encore une fois, aucun franc à quelque agent qu’il soit d’ici pour dire qu’il va venir faire son travail. Je ne payerai aucun franc, vous êtes des agents payés par l’Etat, vous avez été affectés ici, c’est pour la sécurisation, je ne paierai aucun franc à qui que ce soit. Quand le procès des évènements du 28 septembre a commencé, avec tout le bruit que les gens ont fait, l’Etat avait trouvé un montant de 10 milliards de francs guinéens. Ce montant devrait être scindé entre deux (2) comptes. Vous avez un compte des indemnisations des victimes et le fonds pour l’organisation du procès. Ce fonds supportera quoi ? Prime des agents qui seront affectés, des magistrats qui jugent et cela est annuel. 90% de l’argent du fonctionnement, c’est la sécurité qui absorbe »
Poursuivant, Alphonse Charles Wright se pose des questions sur le nombre de véhicules carburés par jour et les primes « englouties » pour la sécurisation du procès et exige des comptes. « Quand le procès a commencé, j’ai mis en place des commissions : Communication, sécurité. La gendarmerie et la police, on m’a dit 750 personnes et 53 véhicules et par jour, quand on a calculé et dans la semaine, juste pour carburer les 53 véhicules qui ne sont même pas ici ça coûte au département par semaine 300 millions. Imaginez ! Sans compter des primes qu’on donnait. J’ai dit maintenant voilà comment ça va se passer. Ce n’est pas parce qu’on a prévu 753 personnes qu’à la fin de chaque semaine qu’on va payer les 753 personnes. Non ! ceux qui sont effectivement affectés ici, c’est à eux dans l’opérationnel, ceux qui sont en attente sont en attente. Qu’on me dise qui on paie et qui est là. Cela fait trois (3) semaines j’attends qu’on me dise qui perçoit l’argent et en tant que ministre, je ne paierai pas tant que je n’ai pas cette situation, ça c’est 1 » explique le ministre de la Justice.
Et deuxièmement, dit-il, « on me dit de carburer 53 véhicules, mais est-ce que vous voyez les 53 véhicules ? Ça veut dire que quand ils viennent ici, on met du carburant, ce carburant sert à l’opérationnalisation ailleurs. La police a son budget, la gendarmerie également, je ne vais pas mettre le carburant du 28 septembre et qu’on fasse une opération ailleurs et que quand cela finisse, que je vienne mettre à nouveau. Et quand l’argent finit, ils diront on a donné des milliards dans le dossier du 28 septembre alors que le montant qui est là ce n’est même pas le ministre qui gère. Tout ça pour vous dire combien de fois les gens sont sur moi et pensant que quand ils iront devant la presse raconter du n’importe quoi c’est ce qui fera que le lendemain je paierai. Je ne paierai aucun franc tant que je ne vois pas du clair » a-t-il coupé court.
Mamadou Yaya Barry
Last modified: 7 février 2023