Le président chinois Xi Jinping a expliqué vendredi lors de son discours liminaire prononcé à l’occasion du Sommet Chine-Asie centrale qui s’est déroulé à Xi’an de la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest) comment construire une communauté de destin entre la Chine et l’Asie centrale caractérisée par l’assistance mutuelle, le développement commun, la sécurité universelle et l’amitié éternelle.
L’événement, qui a eu lieu jeudi et vendredi, a réuni le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, le président kirghize Sadyr Japarov, le président tadjik Emomali Rahmon, le président turkmène Serdar Berdymoukhamedov et le président ouzbek Chavkat Mirziyoïev. C’était la première rencontre en personne entre les chefs d’Etat de la Chine et de cinq pays d’Asie centrale depuis que la Chine a établi les relations diplomatiques avec ces nations il y a 31 ans.
Soulignant l’importance d’une Asie centrale « stable », « prospère », « harmonieuse » et « interconnectée », la vision de Xi Jinping exposée dans son discours liminaire a insufflé confiance et sagesse dans le développement de relations mutuellement bénéfiques entre les six pays, et dans les efforts pour construire une communauté de destin encore plus étroite entre la Chine et l’Asie centrale.
UNE COOPERATION POUR UN DEVELOPPEMENT COMMUN
Historiquement, l’ancienne Route de la Soie, qui partait de Xi’an, était un corridor vital reliant l’Orient et l’Occident depuis la dynastie des Han (202 avant J.-C.-220 après J.-C.) il y a près de 2.000 ans.
Ce lien historique et géographique s’est encore renforcé à l’ère moderne quand Xi Jinping a proposé en 2013 au Kazakhstan l’idée de construire une « Ceinture économique de la Route de la Soie », qui, combinée à la proposition de Route de la Soie maritime du 21e siècle, a fini par devenir l’Initiative « la Ceinture et la Route » (ICR).
Dix ans après le début de la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », la Chine et les pays d’Asie centrale ont obtenu des résultats historiques. Ainsi, en 2022, le volume des échanges a atteint un niveau record de 70,2 milliards de dollars américains, soit une multiplication par plus de 100 depuis l’établissement des relations diplomatiques il y a environ trois décennies.
Selon des responsables des pays d’Asie centrale et des observateurs mondiaux, la coopération Chine-Asie centrale est une aubaine pour la prospérité de la région et du monde.
Considérant le sommet comme « très important » pour le développement et la modernisation des Etats d’Asie centrale, Guzel Maitdinova, directrice du Centre d’études géopolitiques de l’Université slavonne russo-tadjike, a estimé que l’événement favoriserait la synergie entre l’ICR et les stratégies nationales de développement des pays d’Asie centrale.
Akkan Suver, directeur de la Fondation de recherche stratégique et sociale du Groupe Marmara, basée à Istanbul, a pour sa part décrit la réunion comme « une nouvelle source d’espoir pour la prospérité et la paix de la région » et « un nouveau départ ».
LA SECURITE AU COEUR
Selon Xi Jinping, le monde a besoin d’une Asie centrale stable. La souveraineté, la sécurité, l’indépendance et l’intégrité territoriale des pays d’Asie centrale doivent être sauvegardées. Les voies de développement choisies en toute indépendance par leurs peuples doivent être respectées. Les efforts de la région pour la paix, l’harmonie et la tranquillité doivent être soutenus.
Ses remarques prononcées lors du sommet ont été largement reprises par des experts de la région et au-delà.
Pour Nurjan Kasmalieva, directrice du département international de l’agence de presse nationale kirghize Kabar, dans le contexte des bouleversements mondiaux, ce sommet contribue à renforcer la sécurité et la stabilité dans la région.
Ces dernières années, la coopération entre la Chine et l’Asie centrale dans le domaine de la sécurité et dans d’autres secteurs s’est encore renforcée. Par exemple, dans le processus de lutte contre les activités terroristes extrémistes, la Chine a mené une coopération étroite avec les forces de l’ordre et les institutions judiciaires d’Asie centrale.
Selon Ahmed al-Saeed, président du groupe culturel égyptien Bayt Al-Hekma, « la Chine développe une approche de la sécurité et du développement qui est conforme aux intérêts communs des deux parties ».
DES LIENS INTERPERSONNELS PLUS ETROITS
Alors que l’ancienne Route de la Soie témoignait des interactions entre la Chine et l’Asie centrale à travers le commerce de marchandises et la circulation des idées, la coopération culturelle et les échanges interpersonnels entre les deux parties sont toujours florissants aujourd’hui.
Afin de maintenir « l’amitié éternelle », Xi Jinping a rappelé l’importance pour les six pays de mettre en œuvre l’Initiative pour la civilisation mondiale, de poursuivre leur amitié traditionnelle et de renforcer les échanges entre les peuples.
Des experts de la région ont pour leur part souligné que la vision du président chinois offrirait aux parties concernées une grande opportunité, non seulement pour maintenir la sécurité et la prospérité régionales, mais aussi pour renforcer les échanges interpersonnels et culturels.
Enfin, Guzel Maitdinova, chercheuse à l’Université slavonne russo-tadjike, a noté que des interactions de haut niveau étaient observées non seulement dans le domaine politique, mais aussi dans la sphère culturelle et humanitaire, ajoutant que des milliers d’étudiants tadjiks étudiaient en Chine, et que beaucoup d’entre eux sont devenus des entrepreneurs, des traducteurs et des ingénieurs prospères. Fin
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Last modified: 21 mai 2023