Appelé la barre ce mercredi 26 juillet, Thierno Madjou Sow, domicilié à Koloma 1, marchand entre la Guinée et le Libéria voisin au moment des faits, constitué en partie civile, qui dit être victime des atrocités du stade avec des coups et blessures a raconté sa mésaventure devant le tribunal avant de se prêter aux questions des parties. À en croire cette victime, si c’est la souffrance, il en a eu, si c’est l’inquiétude il en a eu mais tout de même il remercie le Bon Dieu de l’avoir gardé en vie jusqu’à ce jour.
Poursuivant, il a fait remarquer que dans la plainte qu’il a formulée, s’il peut retirer le nom de quelqu’un c’est les 2 qui ont démissionné après les événements mais les restes ils sont tous responsables au même pied d’égalité.
À sa prise de parole devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, Thierno Madjou Sow raconte : « Le lundi du massacre c’est à la mosquée de Bambeto, sur la T2, j’ai effectué la prière de l’aube parce que je ne voulais pas que ma mère soit au courant que je partais au stade. Au rond-point de Bambeto, je me suis croisé avec 3 jeunes, j’étais en survêtements et des chaussures sports parce que je me suis dit qu’il faut porter ça pour pouvoir courir jusqu’au stade. De gauche à droite, le long de la route, je ne voyais que des policiers et des gendarmes. Une fois au stade, très tôt dans la matinée, j’ai entendu les gens dire qu’il n’y aura pas de meeting. J’ai pris le chemin de retour parce qu’il n’y avait pas assez de mouvement mais sur le chemin de retour j’ai croisé du monde sur les hauteurs de Hamdallaye (communément appelé ka Nétéhoun), je me suis retourné avec eux encore. Je fais partie des gens qui ont prié au stade »
Visiblement très affaibli, Thierno Madjou Sow qui court entre les hôpitaux revient sur les atrocités subies du stade. « Lorsque la débandade a commencé, je me suis dirigé vers l’accès réservé souvent aux joueurs. Et une fois à la porte, j’ai croisé un homme en treillis qui portrait un béret rouge, il m’a cogné avec son fusil, ma mâchoire s’est fracturée en 3 et il m’a poignardé avec un couteau sur ma cheville. Et sur place, il y a eu des morts, un homme en barbe (Oustage) qui a trouvé la mort je suis tombé sur eux et immédiatement j’ai commencé à pleurer en disant que je vais mourir et je n’ai pas demandé au revoir à maman. Lorsque les Médecins Sans Frontières sont venus, on m’a transporté avec des morts, c’est une fois à l’hôpital qu’on m’a retiré pour m’envoyer au 4ème étage ou 5 étages à l’hôpital Donka et j’ai été reçu par un personnel médical du nom de Dr Kaba à Donka »
M. Sow croit savoir qu’il a eu la vie sauve parce que ce béret rouge n’avait pas de balle. « S’il avait une balle dans son arme, il allait me tuer ce jour là…Ils ont détruit ma vie, la vie de mes enfants et celle de ma famille…Mes enfants ne vont pas à l’école, imaginez si vous avez du mal à trouver le manger comment vos enfants vont étudier ? »
Mamadou Yaya Barry
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Last modified: 27 juillet 2023