Le juge Francis Kova Zoumanigui, a pris fonction en début de semaine, à la tête de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). En présence de Charles Wright, ministre de la Justice, l’inspecteur général des services judiciaires et pénitentiaires, Yaya Kaïraba Kaba, a présidé la cérémonie.
Prenant la parole, le nouveau président de la CRIEF s’est voulu ferme. « Je m’engage vivement à mériter cette confiance avec le concours de mes collègues par la grâce divine. Il est inutile de rappeler qu’être magistrat nécessite suffisamment de sacrifices en particulier celui d’être courageusement fermé sur l’application de la loi à l’égard de ses propres envies; de ses parents; des proches et amis de même que vis-à-vis des autorités à tous les niveaux. En ce qui concerne les autorités, je vous saurai gré de bien vouloir admettre humblement et fermement que je serai intransigeant dans l’application des textes en vigueur à l’égard de tous. Mais serviable à l’endroit du droit, pour le double bien de l’humanité et de la justice économique et financière de notre chère patrie. Je rappelle que ce changement de fonction ne saurait impliquer une quelconque affectation du statut de juge en âme et conscience qu’a été et que sera le juge Kova. Car je demeurerai moi et vous me lirez constamment comme tel », a-t-il lancé comme message.
Il a annoncé « comme perspectives, d’abord la création d’un site approprié pour une diffusion des décisions rendues par la CRIEF avec pour double intérêt de rendre accessible les différentes décisions et de renforcer la confiance des usagers du service public de la justice. Ensuite la tenue dès que nécessaire des audiences foraines à l’intérieur du pays en vue d’approcher cette juridiction des justiciables », a-t-il annoncé.
Dans son discours de passage de témoin le président sortant, Noël Kolomou a fait son mea-culpa : « Je voudrais avec force et modestie exprimer ma reconnaissance à mes collègues magistrats et greffiers qui se sont sacrifiés nuits et jours pour mener à bien la mission qui leur a été confiée. Mais qui hélas, le bon Dieu ne leur a pas permis d’aller au bout de leurs efforts inlassables dont les résultats étaient tant attendus par le peuple de Guinée assoiffé de justice. Le contexte de la mise en place de la CRIEF; les attentes nombreuses et légitimes des populations; la méconnaissance des mécanismes de fonctionnement de la justice par celle-ci, ont valu des feu de critique à la CRIEF. Tous les facteurs énumérés et ainsi que d’autres éléments non des moindres ne pouvaient aboutir aux yeux des populations qu’à un bilan naturellement mitigé des deux premières années d’expérimentation de la Cour. En ma qualité de premier responsable de cette Cour, j’assume humblement, sereinement, mais totalement ce bilan et vous demande de ne pas en rougir. »
Par ailleurs, il a invité ses collègues à ne pas lâcher prise. « Chers collègues d’ici et ceux nommés à de nouveaux postes vous connaissant personnellement et individuellement je me fais le devoir de vous inviter à continuer vos missions de servir la loi avec détermination et abnégation », a-t-il demandé.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 21 janvier 2024