Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse a été conduit à la Maison centrale de Coronthie dans la matinée de ce lundi. Cela, après avoir été entendu par le juge d’instruction. Il lui est reproché des faits de « manifestation non autorisée et publication de données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité ».
Au sortir du bureau du juge d’instruction, son avocat Me Salifou Beavogui a donné des détails. « Voilà une liberté qui vient d’être confisquée alors qu’il ne devait pas être conduit en prison. Monsieur Sékou Jamal Pendessa est désormais poursuivi pour manifestation non autorisée et publication de données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité. Ce sont des infractions qui ont été mises sur sa tête dont il n’a pas reconnu. Il a rejeté ces faits et il a soutenu avec force détails que manifester est un droit constitutionnel. Et que d’ailleurs il n’a pas manifesté c’est à la Maison de la presse qu’il a été encerclé avec ses collègues et d’autres journalistes ont été interpellés, quelques heures après libérés et placé sans suite », a expliqué l’avocat.
Avant de dire qu’ « on ne peut pas trouver ces infractions-là, le dossier devait être purement et simplement classé parce qu’il n’y a pas d’infraction. En dépit de tout, il a été conduit à la Maison centrale. Le dossier est pris en flagrant délit. Ce qui suppose que le procès devrait se tenir demain ou après-demain. En tout cas dans les meilleurs délais si on respecte les dispositions légales du code de procédure pénale dans moins de 24h, il doit s’expliquer à la barre. Je suis déçu, je suis désemparé parce-que depuis plusieurs années, ces genres de dossiers font toujours surface. Dès qu’on veut un peu revendiquer les droits par-ci par-là, la solution elle est immédiate, vous avez beaucoup de chance de ne pas vous retrouver en prison ».
Cette mise en detention a irrité les compagnons de Sekou Jamal Pendessa. Ibrahima Kalil Diallo, secrétaire général adjoint du SPPG a informé de la marche à suivre : « Aujourd’hui c’est une journée noire pour non seulement la liberté, mais aussi pour tous ceux qui sont épris de paix, de justice et de liberté dans notre pays. Par conséquent, nous en tant que syndicat de la presse, garant de la liberté avec grand L, nous estimons que la lutte ne fait que commencer. En ce sens que nous allons entreprendre des actions dans les jours à venir qui vont partir de la manifestation du 30 janvier qui est déjà programmé pour durcir le ton jusqu’à la libération non seulement de notre camarade, mais aussi jusqu’à la satisfaction totale et définitive des différents points de revendication de notre syndicat à savoir : la fin du brouillage des médias; la réintégration des médias au niveau des bouquets de Canal+, Startimes; le rétablissement intégral et total de l’internet, mais aussi des réseaux sociaux », a-t-il martelé.
Avant d’informer que ‘‘toutes les antennes du syndicat de la presse à l’intérieur du pays vont entrer en mouvement à partir des heures qui vont suivre. On vient de déclarer la guerre à la presse, nous sommes prêts à la mener jusqu’au bout et c’est au prix de notre sang ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 24 janvier 2024