Quelques minutes avant la décision du juge d’instruction d’envoyer le no1 du syndicat de la presse, Sékou Jamal Pendessa, en prison, le ministre de la justice, Alphonse Charles Wright, s’est rendu sur les lieux pour, dit-il, ‘‘une inspection ».
Le ministre à sa sortie du Tribunal s’est arrêté pour s’entretenir avec les journalistes qui scandaient : ‘‘Libérez Pendessa !’’
« J’étais en tournée d’inspection. Je veux que le minimum qu’on puisse accorder, c’est de respecter la justice. Ce respect vis-à-vis de la justice est non négociable. Je ne suis pas du judiciaire, c’est pourquoi je ne parlerai pas de ce dossier. Pour ceux qui ne le savent pas ou qui l’ignorent, personne n’a le monopole n’a le désordre dans un État, quel que soit le professionnalisme qu’il exerce. Personne ne peut prétendre mettre la pression sur la justice pour qu’elle fasse ce que vous estimez faire, Ce n’est pas possible », a dit le garde des Sceaux du CNRD.
Parlant de Sekou Jamal Pendessa, il a rappelé : « J’ai dit à monsieur Pendessa, je l’ai eu au téléphone pendant deux heures de temps. En tant que ministre des droits de l’homme je lui ai prodigué des conseils. C’est lui qui m’a appelé pour me dire que les journalistes sont séquestrés ceci et cela ; je me suis même déplacé pour y aller. Je ne me mêlerais jamais du judiciaire. Les magistrats décideront ce qu’ils estiment être en conformité avec la loi. Mais ce que je lui ai dit, je vais le répéter devant vous : on peut crier ; créer le scandale ; monter des vidéos partout à travers le monde pour dire que la liberté d’expression est agressée en Guinée, ce n’est pas ce qui est important pour moi. Mais qu’est-ce que nous faisons pour que les choses changent ? Est-ce que c’est ça la solution venir crier sur la justice ? Aller qualifier les faits d’enlèvement, c’est ça la justice ? C’est vous les juges ? Pendessa a un avocat qui l’assiste. C’est normal que vous soutenez votre camarade ; je le soutiens autant que vous. Aucune démarche de violence ne peut trouver la solution à un problème. »
« J’ai dit au président de l’association professionnelle de la presse avec qui je suis en contact. Ce n’est pas dans la rue. Mon bureau est grande ouvert pour tout le monde. Personne n’a tapé la porte de mon bureau pour qu’on parle et que j’ai refusé. C’est respect pour vous que j’ai garé ma voiture pour venir vous regarder. Ce respect doit être réciproque. Quand on veut discuter des choses sereinement des choses, ce n’est pas dans la rue qu’on peut trouver la solution. Mais cette démarche là n’est pas du tout appropriée, je suis désolé de vous le dire. Monsieur le ministre on part vous voir au bureau on a tel débat à porter à votre niveau. Quand vous trouverez une insuffisance par rapport à cela, on peut dire maintenant notre dernier recours c’est de sortir faire ceci et cela », a-t-il poursuivi.
Enfin, « quel est le pays qui n’a pas besoin de sa presse? Quel est l’intérêt pour l’Etat aujourd’hui de créer un front avec la presse ? C’est ce que j’ai dit à Pendessa. Il m’a dit, on a tout fait, mais l’autre côté. Je lui ai dit l’autre côté qui? On ne peut pas faire de l’État son adversaire. La presse exerce dans un État. S’il y a des difficultés, moi je suis là; ma porte est ouverte. Ce que je vous demande, c’est la retenue. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 24 janvier 2024