Un forum sur le désordre informationnel s’est ouvert ce lundi 29 avril 2024 à Conakry. Il regroupe des journalistes, acteurs politiques et de la société civile venus de tout le pays. Il est organisé par l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI).
Au cours de ces deux jours de forum, il sera question de renforcer les connaissances des participants en matière d’identification et de lutte contre la désinformation et les propos haineux en Guinée; Créer un cadre national d’échanges autour de la lutte contre le désordre informationnel ; Identifier les meilleures pratiques et les solutions innovantes pour lutter contre le désordre informationnel; Sensibiliser à la nécessité de promouvoir la vérification des faits (Fact checking) au sein des médias guinéens…
“Je n’exagère pas, le défi auquel nous sommes confrontés est sans précédent. Les plateformes numériques ont démocratisé l’accès à l’information, mais elles ont également facilité la diffusion des contenus trompeurs et mal divisibles. Les conséquences de cette situation sont multiples. Polarisation des opinions, fragilisation de la confiance dans les institutions, méfiance à l’égard des médias. Pour un pays engagé dans une Transition comme la Guinée, le potentiel de déstabilisation due au désordre informationnel est décuplé. Son impact pourrait être profond sur notre capacité à discerner la vérité, à prendre des décisions éclairées, à animer et à maintenir une société ouverte, pacifique et bien informée. C’est maintenant qu’il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. Les théories de complot qui se développent sur l’aboutissement de cette transition et les récentes opérations de mal information, impliquant la diffusion d’images à caractère sexuel qui visent des personnalités publiques, doivent sonner l’alarme et provoquer un sursaut de tous les acteurs de la vie nationale”, a déclaré Mamadou Alpha Diallo, président de l’ABLOGUI.
A l’issue de ses deux jours d’échanges, l’association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI) espère que des solutions idoines seront trouvées pour faire face au désordre informationnel. “L’organisation de ce forum est l’une des réponses que propose l’association des blogueurs de Guinée. Ils ambitionnent d’aborder le défi du désordre informationnel avec une approche multidisciplinaire, réunissant des experts, des journalistes, des décideurs, des acteurs politiques et des acteurs de la société civile. Nous pensons qu’ensemble, nous pouvons identifier des solutions innovantes et viables pour lutter contre la désinformation, promouvoir l’éducation aux médias et à l’information et renforcer les mécanismes de vérification des faits. Je suis convaincu que nos échanges permettront de dégager des pistes concrètes pour mieux comprendre les hausses profondes de ce désordre informationnel”, a ajouté le président de l’ABLOGUI.
Boubacar Azoka Bah, directeur national adjoint de la communication et des relations avec les médias privés a représenté le ministre de l’Information et de la communication à cette cérémonie. Dans son intervention, il a rappelé que : “l’année dernière déjà, on a eu à faire des formations avec beaucoup de journalistes d’ici, du public et du privé, sur tout ce qui est lié à la mésinformation, à la mal information. On a aussi fait des formations sur le fact-checking. Ça veut dire que c’est une préoccupation de notre département. Et au-delà de ces formations également, puisque quand on parle des désinformations, des désordres informationnels, il y a qu’il faudrait également parler de l’accès à l’information.”
Selon lui, ‘‘notre département s’occupe de tout ce qui est accès à l’information et à la communication. Donc à ce niveau, nous sommes en train aujourd’hui de travailler. C’est l’élaboration d’une stratégie nationale de communication pour le développement. Elle a démarré le 2 avril dernier et nous sommes dans ce processus. Et justement, dans cette élaboration, nous tenons compte de tout ce qui est lié à ce désordre informationnel. Je n’oublierai pas également tout ce qui est lié à la politique nationale de la communication. Les termes de référence sont élaborés (…). Et dans les termes de référence, tout ce qui est lié à la désinformation, à la mal information, à la manière d’aider le pays à s’en sortir, est indiqué. Il y a également, pour compléter le reste, il y a que l’on a la loi sur la presse”, a rappelé Azoka.
Bhoye Barry pour guinee7.com
Last modified: 2 mai 2024