Lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée à la Maison de la presse, jeudi à Conakry, le président ainsi que les membres du bureau politique du Parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG), ont donné leurs points de vue sur l’actualité sociopolitique en Guinée et la menace de ‘‘glissement du calendrier’’ de la Transition.
Abdoulaye Sadio Barry, président du parti, a déclaré que « le cadre de dialogue qu’a récemment annoncé le nouveau premier ministre, pourrait servir de base au processus d’apaisement et de normalisation de la vie sociopolitiques de notre pays. Parce qu’il y a des risques sérieux de glissement du calendrier de la Transition. Mais quelle sera maintenant la solution ? Soit le CNRD décide unilatéralement, ce que les forces vives ne vont pas accepter ou les forces vives décident de leur côté pour imposer un calendrier au CNRD et généralement, on parle du 31 décembre 2024, celui-ci ne pouvant faire les choses jusqu’à cette date, décide d’un autre chronogramme. Dans l’un et l’autre cas, nous iront à la confrontation. Ça ne sera pas bon ».
S’adresser à ses collègues politiques, il conseille qu’ « il faut cesser de toujours dénoncer à distance et attendre que l’échéance arrive pour exiger la vacance du pouvoir. Ce n’est pas responsable. On ne peut pas dans ce sens. Il vaut mieux s’asseoir, discuter ensemble, voir ce qui est possible et aller vers ça. Sinon, nous allons précipiter notre pays dans le chaos (…). Un régime dans une situation d’exception, même mauvais, il est mieux que le vide. Parce que le vide engendrera immédiatement la guerre civile. Faisons en sorte que ce régime-là accepte de faire face à sa responsabilité de nous ramener sur le chemin du retour à l’ordre constitutionnel. C’est ce que nous devons faire. Sinon la seule alternative, c’est le chaos. Et nous allons tomber dans la même situation que le Mali et le Burkina. Ce que nous ne souhaitons pas ».
Ils ont tous dirigé ce pays pendant 60 ans ; ils ont été incapables de nous offrir un cadre juridique normal. Ils ont été incapables de nous offrir un état de droit
Par ailleurs, ‘‘ce que certains veulent, c’est de sauter les étapes uniquement pour faire des élections peut-être où ils sont convaincus qu’ils vont gagner. L’essentiel pour eux, c’est que les militaires quittent le pouvoir. Écoutez, je préfère un militaire dictateur à un civil dictateur. Je vous le jure. Ils ont tous dirigé ce pays pendant 60 ans ; ils ont été incapables de nous offrir un cadre juridique normal. Ils ont été incapables de nous offrir un état de droit. C’est ce que nous sommes en train de subir comme conséquence avec eux-mêmes. Et bien, on ne va plus brûler les étapes uniquement parce qu’on ne veut pas voir un militaire au pouvoir, les militaires au pouvoir, les civils au pouvoir, pour nous, ça a toujours été la même chose en Guinée ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 24 mai 2024