Interview- Sadiba, plainte de Foniké Menguè, CNRD, Doumbouya, Cellou Dalein, franc cfa, l’activiste Lansana Fofana “Kayz Fof” dit tout…

Dans une interview -exclusive- qu’il a accordée à Mediaguinee, le célèbre activiste sénégalais et grand polémiste Lansana Fofana “Kayz Fof”est revenu entre autres sur la récente plainte portée contre lui par le Coordinateur national du FNDC (dissous), Oumar Sylla alias Foniké Menguè à la DCPJ pour diffamation; le bilan du CNRD; le Franc CFA; ce qu’il reproche au leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, son soutien à Alpha Condé et le cas Sadiba Koulibaly. À bâtons rompus…

Lansana Fofana: Je suis Lansana Fofana, exclusivement de nationalité sénégalaise.

Lansana Fofana: À nos détracteurs qui pensent qu’on est manipulés, je pense que nous avons été en mesure de prouver quelques preuves par rapport à nos affirmations. Déjà, nous avons diffusé lors d’une émission sur notre plate-forme Facebook. J’ai montré aussi le linceul sur lequel était inscrit le nom du Président Mamadi Doumbouya, et j’ai donné des informations très convaincantes et exclusives par rapport à cette affaire que personne d’autre n’a pu donner. Je pense que si manipulation il y a, il faudrait se poser la question de savoir quel est le but derrière. Je ne pense donc pas que je sois manipulé. J’ai plutôt mené un combat assez convaincant et assez intelligent jusqu’à faire partir des dictateurs comme Macky Sall. Je suis donc très expérimenté dans le domaine. Je ne suis pas un débutant car j’ai plus de dix ans d’expérience dans la lutte panafricaine que je mène au quotidien.

Lansana Fofana: À la question de savoir si je suis prêt à répondre à la convocation, il faut déjà noter que je suis très respectueux des institutions de la République de Guinée et j’ai beaucoup de respect pour la justice guinéenne, au vu du travail extraordinaire qu’elle est en train d’abattre depuis l’installation de cette transition. Et vu effectivement que je n’ai pas l’intention de me soustraire à la justice guinéenne, si je suis convoqué par un quelconque moyen, oui bien sûr je me ferai le plaisir de répondre à cette convocation si le temps et mes occupations me le permettent. Bien entendu, je le ferai avec grand plaisir pour que toute la lumière soit faite. Et je salue tous ceux qui sont en train au niveau de la justice guinéenne d’abattre ce travail de qualité que toute l’Afrique salue aujourd’hui.

Lansana Fofana: Je n’ai pas attendu tout ce temps en fait. Moi c’est en fonction des informations que je reçois, je sors pour informer ma communauté et de façon plus générale le peuple de Guinée. Donc c’est quand j’ai eu cette information que je suis sorti. Il n’y eu aucun calcul derrière. Et ce qui serait curieux c’est de savoir comment ça fait que cette arrestation [colonel Sadiba Koulibaly] coïncide avec beaucoup d’événements politiques en République de Guinée. Des retours sur des médias occidentaux, comme s’il y avait quelque chose qui était en préparation et qui allait bientôt aboutir. Alors s’il faut regarder la coïncidence, je pense que c’est à ce niveau là, parce que l’arrestation a coïncidé avec beaucoup d’événements et beaucoup d’activités politique. Est-ce aujourd’hui toutes ces activités politique-là ne sont pas en veille parce que tout simplement un plan n’a pas marché? C’est ça qu’il faut se poser comme question.

Lansana Fofana: effectivement je l’assume entièrement et en toute responsabilité, j’ai soutenu l’ancien président Alpha Condé lors des élections présidentielles contre Cellou Dalein Diallo, et ça s’explique. Cellou sur le plan panafricain ne nous avait donné aucune garantie et pire, il s’est prononcé en faveur du franc CFA dans un pays comme la République de Guinée, qui s’est battu pour acquérir sa propre monnaie. Donc sur la question du franc CFA, sur certaines distinctions qui lui ont été remises au Sénégal, nous avions eu beaucoup de doutes quant à plonger la Guinée dans une impasse, dans ce cercle de Françafrique. Alors au vu de cette inquiétude, nous avons jugé nécessaire de peser de tout notre poids en faveur du régime de l’ancien Président Alpha Condé, que nous n’avons jamais soutenu durant tout son mandat, sinon qu’à l’élection présidentielle pour préserver l’indépendance et le NON de la Guinée qui date depuis 1958. C’est ce qui nous vaut donc le choix que nous avons fait lors des élections présidentielles précédentes en République de Guinée.

Lansana Fofana: Pour parler du coaching, je pense que mes dix années d’expérience dans la lutte panafricaniste me suffisent largement. Je ne pense pas que j’ai besoin moi aujourd’hui d’être coaché. C’est plutôt à moi qu’il reviendra la responsabilité de coacher des gens. Je ne suis donc coaché par personne, la transition guinéenne est très récente, le coup d’État date du 05 septembre 2021 et il y a cela deux ans. Je ne pense pas qu’aujourd’hui qu’il y ait des gens qui aient plus d’expérience que moi dans la lutte panafricaine que je mène pour me coacher et me dire comment articuler mon combat. Alors ce n’est pas une question qui se pose à mon niveau.

Lansana Fofana: je ne connais ni d’Adam, ni d’Eve le Général Amara Camara. Donc ce n’est ni lui, ni personne d’autre que mes connaissances qui m’ont aidé à venir en République de Guinée. Ce ne sont pas des personnes en lien avec le CNRD. J’ai beaucoup de connaissances partout en Afrique et ce sont elles qui m’ont dit qu’il y a des choses qui bougent en République de Guinée, qu’il serait bien que je vienne voir de mes propres yeux pour être convaincu. J’ai des connaissances au Mali, au Sénégal, en Guinée Bissau, au Niger et dans beaucoup d’autres pays. C’est à travers ces gens-là que nous avons créé le réseau panafricain, que nous voyageons dans ces pays, que nous rendons compte de la situation économique et politique du pays. Parce que c’est important pour nous de pouvoir faire notre propre opinion, différente de ce qui se dit sur les réseaux sociaux et de ce qu’on entend en Afrique.

Lansana Fofana: j’aimerais dire à ceux qui disent que j’ai voyagé aux frais du contribuable guinéen que si des gens comptent me poursuivre pour diffamation, je suis aussi en mesure de poursuivre ces derniers-là, parce que personne d’entre eux n’est en mesure de prouver que j’étais dans une voiture VA, puisque c’est seulement la plaque d’immatriculation qui a été capturée dans une de mes vidéos où on ne me voit pas à bord en train de faire mes activités. C’est donc une plaque d’immatriculation dans un parking qui a été capturée et diffusée sur les réseaux sociaux. Et quant au voyage que j’ai effectué et au vol que j’ai pris, je mets quiconque au défi de me prouver que ce sont des autorités de la transition qui ont payé les frais de mon voyage. Donc si des gens détiennent ces preuves-là, je leur demande de les mettre publiquement sur les réseaux sociaux afin d’apporter des éclaircissements au peuple de Guinée. Je ne connais ni personnellement le Président le Général Mamadi Doumbouya, ni le Général Amara Camara. C’est en Guinée qu’on m’a beaucoup parlé d’eux, On m’a dit que les choses étaient en cours, ce depuis la transition, que ce sont eux qui les ont initiées et qu’ils étaient en train de s’engager pour véritablement changer le visage et l’image de la République de Guinée.

Lansana Fofana:  Je reproche un certain nombre de faits à monsieur Cellou Dalein Diallo [leader de l’UFDG et ancien Premier ministre]. Le premier fait est qu’il soit primé au Sénégal, il a apporté les démentis, disant que ce n’était pas pour avoir été le meilleur investisseur étranger au Sénégal. Mais sauf que le doute persiste par rapport à ses activités au Sénégal. J’ai personnellement beaucoup de doutes en étant sénégalais, et c’est parce que je suis en train de mener des enquêtes pour voir la nature de tous ses biens au Sénégal. Je lui reproche aussi le fait d’avoir fait des éloges du franc CFA qui appauvrit les pays africains qui l’utilisent. Et en tant que candidat à l’élection en République de Guinée, je crois que sa position était de conforter le choix d’une monnaie nationale. Il devrait plutôt encourager les pays africains à s’inspirer de la Guinée pour sortir de l’esclavage et de la subordination monétaire. Mais également, le fait d’habiter dans une maison de fonction et de s’insurger contre la transition quand celle-ci essaie de récupérer les biens de l’État. Je pense qu’en homme politique, qui aspire à gouverner la Guinée, il doit plutôt être en faveur de la transparence et de l’économie de l’argent du pays. J’ai en plus soutenu le Président Ousmane Sonko [président du Pastef et actuel Premier ministre du Sénégal], parce c’est un homme courageux qui a affronté Macky Sall aux moments les plus durs de l’histoire de notre pays. Quant à monsieur Cellou Dalein Diallo, je le vois aujourd’hui se soustraire à la justice guinéenne pour jeter l’anathème sur la transition. L’affaire de Air Guinée doit être tirée au clair pour que tous les Guinéens puissent être au même niveau d’information. Aujourd’hui, cette affaire n’est pas éclairée parce qu’il a volontairement décidé de s’exiler et je pense qu’il est de son ressort de vouloir la transparence et vouloir que justice se fasse dans n’importe quelle situation, peu importe l’homme politique en question. Je reproche également à monsieur Cellou Dalein d’avoir été un des premiers soutiens du coup d’État du 5 septembre 2021. Il a même dansé, magnifié ce coup d’État contre le Président Alpha Condé. Il a commencé à s’insurger contre la transition dès lors que ses intérêts personnels ont commencé à être menacés, notamment quand le domicile [Dixinn] lui a été retiré, quand la justice guinéenne a entamé les enquêtes par rapport à l’affaire Air Guinée. C’est dès cet instant-là que curieusement on voit monsieur Cellou Dalein Diallo commencer à se positionner contre cette transition. Et je crois que l’intérêt de la Guinée doit toujours être mis en avant, plutôt que l’intérêt personnel. Le fait également d’avoir insinué que la CEDEAO n’a pas été assez dure avec la transition, à travers des sanctions qui devraient être infligées à la République de Guinée. Et, en sanctionnant son pays, il sait très bien que c’est le peuple de Guinée qui allait souffrir. Mais il est pour ces sanctions pour que la transition tombe et qu’il puisse avoir la chance lui, d’arriver à la tête de la République de Guinée, peu importe le prix que le peuple allait payer. Je pense que cela ne se doit pas pour quelqu’un qui compte gouverner un jour son pays.

Lansana Fofana: Ce n’est pas ma première fois d’effectuer un voyage en République de Guinée. À mes détracteurs, je leur demande d’aller chercher quelle était ma place dans le premier vol que j’ai effectué en République de Guinée, business class? Alors quand j’ai été en Guinée, j’ai vu qu’il y avait beaucoup de choses à faire et énormément de chantiers en cours à Conakry et sur l’étendue du territoire national, parce que je suis allé à plus de 400 km de la capitale. Et sans risque de se tromper, il y a beaucoup de choses aujourd’hui que le Président Mamadi Doumbouya est en train de faire pour changer l’image du pays. C’est notamment l’aéroport [Ahmed Sékou Touré], l’Assemblée Nationale qui sont en construction, l’échangeur de Bambéto, le chemin de fer en construction à travers le port de Moribayah et toutes les routes de Conakry qui sont en train d’être refaites.  aujourd’hui. Je crois il y a beaucoup de Des choses à saluer à travers cette transition, mais aussi les encourager à faire les efforts sur le plan de l’électricité et d’autres plans qui tardent à se concrétiser. De façon objective, je pense que la Guinée avance, ce sont les ennemis qui traitent la Guinée de merde, et qui continuent de discréditer le pays au plan national à travers les réseaux sociaux.

Lansana Fofana: Si je me prête à l’exercice de faire un parallèle avec le Sénégal, je vous dis que notre pays a eu plusieurs années de stabilité politique, ce qui n’a pas été le cas pour la Guinée. Donc aujourd’hui on ne peut pas mettre sur le dos de Mamadi Doumbouya des erreurs qui ont été commises depuis l’indépendance de la République de Guinée. Ce que moi je peux juger aujourd’hui, c’est ce que la transition est en train de déployer comme efforts. En deux années de vie, c’est extraordinaire. Je n’ai jamais vu un pays avancer à un tel rythme. En deux ans, le Général Mamadi Doumbouya est en train de complètement changer la République et de rendre fiers tous les Guinéens de l’intérieur comme de l’extérieur du pays. Aujourd’hui, j’ai une grande fierté de voir ces choses se faire et à voir le patriotisme animé autant, des autorités de la transition. J’ai discuté avec certains tel que le Directeur de l’aéroport [international Ahmed Sékou Touré de Conakry], monsieur Namory Camara, qui m’a expliqué le travail qui était en cours, l’objectif de se positionner comme le premier aéroport de l’Afrique de l’Ouest, en termes de capacité d’accueil des voyageurs, mais aussi en termes d’investissement et d’infrastructures. Je pense qu’il y a beaucoup de choses que la Guinée est en train de faire, mais c’est dans la stabilité que cela peut être possible. C’est pourquoi je prie pour une Guinée stable, apaisée et qui continue de progresser et de surprendre le reste des Africains et le monde de façon plus générale.

Lansana Fofana: Je dirai que je n’ai pas baissé les armes. Aujourd’hui, que peut-on dire du Président Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko qui sont au pouvoir que depuis le 3 avril 2024? Il est donc très prématuré aujourd’hui de juger le travail du Président Bassirou Diomaye Faye, parce qu’il n’a fait que deux mois à la tête de notre pays. Donc nous observons, nous continuons à voir le travail qui est en œuvre au Sénégal pour pouvoir nous positionner et donner notre position sur les orientations de ce nouveau régime du Sénégal. Nous espérons que le Sénégal deviendra plus ouvert avec ce nouveau Président. Nous espérons également que les bases militaires étrangères quitteront le plus rapidement que possible notre pays. Nous espérons que le Sénégal quittera la monnaie néocoloniale qui est le franc CFA et atteindra l’autosuffisance sur tous les plans.

Lansana Fofana: Si j’ai quelque chose à dire au Général Mamadi Doumbouya, c’est de lui demander de continuer le travail qu’il est en train de faire pour la République de Guinée. C’est de continuer à travailler sur un fichier électoral qui sera complètement nettoyé de toutes les irrégularités. C’est de lui dire aussi de continuer le travail sur le recensement. De lui dire de travailler à organiser des élections comme il a l’ambition de le faire. Et de lui dire au final que le peuple guinéen que j’ai rencontré, la plupart sont fiers de ce travail qui est en cours et la plupart magnifient ses efforts dans le développement de la Guinée, et qu’il y a comme tout travail, des zones d’ombre qu’il faut lever, notamment essayer de régler cette question d’électricité, parce que beaucoup de Guinéens attendent cela de sa part.

Lansana Fofana: J’aimerais qu’on retienne de notre combat, une lutte qui a fait élire le Président Bassirou Diomaye, un combat qui a fait venir au pouvoir le Président malien Assimi Goita, un combat qui a fait venir le Président Ibrahim Traoré à la tête du Burkina Faso, un combat qui a fait venir le Général Tiani au pouvoir au Niger, un combat qui a fait venir aujourd’hui le Président Mamadi Doumbouya à la tête de la République de Guinée. Ce travail-là est donc un travail désintéressé, un travail pour la dignité africaine. Mon combat c’est pour permettre à toute la diaspora de retourner en Afrique et de participer au développement de nos pays respectifs. C’est ce combat que nous menons, ce n’est pas un combat pour des intérêts personnels, mais pour l’intérêt général au-dessus de tout.