Suspension du préfet de Kankan : « on doit aller au-delà, le poursuivre » (Faya Millimouno, BL)

Si les propos tenus par le préfet de Kankan Kandja Mara a suscité une vague d’indignation sur la mort du pédiatre Dr Mohamed Dioubaté, sa suspension par le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) pour « faute lourde » a été largement appréciée.

Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction Dr Faya Lansana Millimouno a salué mardi la décision du MATD.

« Nous suivons cette actualité, d’abord concernant la mort en prison de Dr Dioubaté mais ce qui a choqué tout le monde c’est le commentaire que le préfet a fait, c’était clairement l’apologie du crime. Je crois qu’on ne devait pas se limiter à le suspendre on doit le poursuivre, parce que dans son apologie du crime il a implicitement donné des indices qu’il peut connaître quelque chose dans la mort de Dr Dioubaté, parce que quand il menace d’autres Guinéens de dire le sort de Dr Dioubaté qui laisse entendre implicitement que Dr Dioubaté n’est pas mort d’une maladie mais il a été tué », croit-il savoir.

Aux yeux de cet acteur politique c’est déjà un pas dans la bonne direction le fait d’être suspendu mais il préconise de durcir les actions à son encontre.
« On doit aller au-delà, le poursuivre. Tant qu’on blague avec ces genres de problème dans notre pays nous continuerons à déplorer des crimes odieux sur des compatriotes ».

Plus loin Dr Faya Millimouno de revenir sur un passé sombre d’un ancien préfet d’Alpha Condé qui s’en est sorti, dit-il, indemne, sans être inquiété.

« On se rappelle au temps du professeur Alpha Condé, lorsqu’un préfet se trouvant à N’Zérékoré avait dit que: « si Alpha Condé lui en donnait l’ordre il égorgerait des gens ». Il y a eu un tollé de dénonciations, de condamnations et le RPG avait trouvé suffisant pas même de le suspendre mais de le déplacer de N’Zérékoré à Kérouané. Si aujourd’hui un autre préfet carrément dit qu’il va tuer un autre Guinéen c’est vraiment parce que lui il s’en est sorti indemne », a-t-il déploré.

Par ailleurs, le politique de rappeler que la plupart des Guinéens sont des croyants – soit musulman ou chrétien- qui savent tous que la vie humaine est sacrée.
« La dignité du Guinéen elle est importante, la vie du Guinéen elle est importante, quiconque fait l’apologie du crime doit être poursuivi, sa place c’est derrière les barreaux », assure Dr Millimouno.