Depuis la prise du pouvoir par l’armée à travers le fameux Comité National du Rassemblement pour le Développement abrégé CNRD, sous la conduite du Colonel Mamady Doumbouya, président de la transition. Au fur et à mesure que les jours et les semaines passent, nous constatons et entendons sur l’espace public/les réseaux sociaux des tas de slogans populaires dont un bon nombre de citoyens guinéens ignore la genèse. Et, chaque slogan a une portée touffue et difficile pour la bonne compréhension, mais, qui exprime quelque chose au-delà des mots ou d’une simple phrase. L’analyse basée sur ces slogans peut être un élément important pour lever les suspens des uns et des autres dans un climat sociopolitique d’une connotation mosaïque.
En tant qu’observateur averti, il faut considérer ces slogans comme une problématique pour mesurer sa portée réelle et permettre à chacun d’avoir une idée sur ces slogans, qui font l’actualité en Guinée. Avant de revenir sur ces slogans et ses non-dits, je vous fais remarquer que notre pays est divisé en trois (3) groupes.
– Le premier groupe, souhaite l’échec de cette transition afin que les adversaires politiques regrettent le départ du président Alpha Condé à la tête du pouvoir ; c’est la classe des « frustrés » qui est favorable à une durée de transition très longue et fait la douce musique avec les nouvelles autorités du pays afin de tuer le moral de l’adversaire politique.
– Le deuxième groupe, se réjouit seulement du fait que la Guinée s’est débarrassée totalement du régime déchu. Vu que le véritable obstacle était ce pouvoir. Selon eux, le malheur de la Guinée se résumait à la personne de monsieur Alpha Condé (ancien président de la République). Après la neutralisation de cet obstacle, la conquête du pouvoir est garantie et profitable dans leur camp pour une Guinée meilleure.
– Et, le troisième groupe, veut impérativement la refondation de l’État afin que la Guinée se retrouve dans une dynamique démocratique et en plus l’organisation des élections libres, transparentes et crédibles pour un avenir meilleur et éviter les erreurs du passé.
Ensuite, parlant de ces slogans populaires en Guinée ; le premier slogan « l’eau va monter » : au départ, était utilisé lorsqu’il y avait les inondations partout à Conakry en pleine saison pluvieuse, cela étant une manière d’aviser les uns et les autres voire interpeler les pouvoirs publics. Puis, s’est transformé à des moqueries insensées sur les réseaux sociaux par certains communicants, influenceurs et blogueurs. Avec l’allure de la situation politique, un chronogramme de la transition (sans clarté) et le divorce entre les partis politiques sur l’arène politique font que le slogan « l’eau va monter » prend un élan purement politique par les « frustrés » du pouvoir déchu, qui ont du mal à digérer leur chute dont ils utilisent des slogans comme arme pour remonter leur moral perdu. En plus, « L’eau va monter » peut signifier ainsi : ceux qui ont applaudi et apprécié ce coup d’État, vont aussi subir les conséquences de la transition tôt ou tard c’est-à-dire chaque action menée par le CNRD ou l’incompréhension avec les autres : l’eau monte.
Encore, à la même occasion, un autre slogan refait surface « un (1) va tomber ». Ce slogan aussi n’est plus un jeu de mots ou une simple moquerie d’amis comme on peut y croire ; ça dépasse aujourd’hui ce cadre pour prendre une nouvelle forme pour taquiner un adversaire politique. Face à cette situation, nous pouvons dire que ce slogan d’actualité « un (1) va tomber » qui signifie : cette transition doit se dérouler sans les anciens dignitaires du pouvoir déchu, ils doivent tous être désactivés de la gestion du pays et chaque décret consiste à leurs faire tomber ou quelqu’un va tomber.
Enfin, ces slogans « l’eau va monter » et « un (1) va tomber » sont devenus aujourd’hui une actualité sans autant se tromper, c’est pourquoi, il était nécessaire de faire une analyse profonde sur ce « phénomène de slogans » afin que le public guinéen sache la portée du message codé, qui a pris une autre dimension purement politique. Dans ce contexte actuel, nous devons faire face aux problèmes de la Guinée, en créant un climat de quiétude sociale et la consolidation de la paix pour une transition apaisée et profitable pour tous les guinéens. Que l’eau ne monte pas et que personne ne tombe ; notre avenir dépend de ce que nous faisons aujourd’hui. La parole est comme un savon, peut laver un pays comme la salir…
Ibrahima CHERIF (Sciences Politiques et Administration Publique à l’Université Necmettin Erbakan en Turquie) Email : ibrahimacherif88@gmail.com
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Last modified: 6 décembre 2021