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Procès du 28 septembre. « Ceux qui en veulent à Dadis, ce sont eux qui m’ont arrêté parce que je suis son neveu » (Marcel Guilavogui)

13 octobre 2022

Après le passage de Moussa Tiégboro Camara à la barre, ce mercredi 12 octobre, c’est au tour de Marcel Guilavogui, garde du corps et neveu de l’ex-chef de l’Etat guinéen Moussa Dadis Camara de donner sa version des faits sur les événements du 28 septembre 2009 qui ont fait plus de 150 morts selon l’ONU.

A la barre, le jeune militaire qui est en détention à la maison centrale de Conakry depuis 2010, a rejeté les faits pour lesquels il est poursuivi avec son oncle Dadis Camara et autres. 

« Je suis logé au camp Alpha yaya Diallo, c’est le 31 mars 2010 que j’ai vu un pick-up de la gendarmerie qui a encerclé mon domicile.  Ils m’ont donné une convocation de se rendre à la gendarmerie PM3. On nous a mis dans un violon, il n’y avait même pas d’air. Je leur ai dit ceci : je suis arrêté pourquoi ? Ils me disent que les élèves soldats de Kalia se sont révoltés, que nous voulons former une rébellion. (…) Donc comme ils n’ont pas trouvé de quoi dire, ils m’ont fait retourner dans la cellule, il n’y avait pas de visite. C’est lorsque ma femme est venue, elle m’a dit que le général Nouhou Thiam a envoyé un camion, ils ont ramassé tout sauf les feuilles. Je ne peux pas citer tout ce que j’ai perdu. Mais ceux qui en veulent à Dadis, ce sont eux qui m’ont arrêté puisqu’on m’appelle neveu de Dadis. Le jour que je fus arrêté, c’est ce jour que le président Konaté s’est rendu pour la première fois en France.  Et là c’était la chasse à l’homme contre tous ceux qui étaient proches de Dadis. (.. ) Le président Sékouba Konaté ordonne de nous libérer. Au moment juste de partir à la maison, j’ai vu le général Baldé et le général Nouhou Thiam. Ils ont commencé à parler, ils ont dit mon nom. Ils ont dit à l’autre officier de partir. (…) Je l’appelais (général Baldé) mon père, j’ai dit : papa, ,le président m’a libéré et vous vous me dites que je dois répondre à d’autres questions. (..). Je viens, on libère l’autre officier, moi on m’embarque. Je suis resté en prison ,je n’avais pas de visite, je ne me lavais pas, des ménaces. Arrivé au PM3, on m’amène dans une cellule dont on venait de faire la peinture. C’est ce qui m’a donné des douleurs pulmonaires. Des tortures. Ils m’ont posé des questions sur le 28 septembre. Est-ce que tu es parti au stade ? J’ai dit que je ne suis pas parti au stade.  J’ai dit que je ne connais rien dans l’affaire de stade. Je suis resté à la gendarmerie 3 mois. Je n’avais pas d’avocat, on ne permet même pas de manger. Un jour, on m’envoie un pick-up direction maison centrale.(…) Il y avait un petit papier et la gendarmerie qui disait qu’on n’a pas trouvé les preuves contre Marcel. On m’a envoyé à la maison centrale. J’ai fait 13 ans en prison, je n’ai pas pu éduquer mes enfants.  Les autres accusés sont libres. J’étais garde de corps du président Dadis. Je n’ai pas été au stade du 28 septembre.  Je n’ai même pas bougé.  J’étais dans mon bureau en convalescence.  Mon bureau se trouvait au camp Alpha Yaya Diallo.  Je n’étais pas sorti. Je ne suis pas allé au stade du 28 septembre ».

A la question de savoir qu’il a été pourtant vu au stade ce jour par des gens notamment colonel Tiégboro et feu Jean Marie Doré, l’accusé de répondre: « oui ceux qui le disent, je ne sais pas pourquoi ils le disent ? Mais moi je n’ai pas été au stade. Marcel, pillage? vol à main armée? Non, monsieur le président, cela n’est pas l’origine de Marcel ».

A la demande du procureur, l’audience a été renvoyée au lundi, 17 octobre prochain.

Elisa Camara/ Christine Finda kamano 

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Last modified: 13 octobre 2022

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