Mesdames et Messieurs, chers honorables membres de la Famille judiciaire, à nouveau, la mort d’un des nôtres nous rassemble pour lui adresser nos adieux mais surtout pour porter plus haut le message d’union et de solidarité à l’endroit des uns et des autres. C’est cela une des grandes vertus de la mort, elle réunit autour du défunt, tous ceux qui, à un degré plus ou moins élevé lui voue une affection particulière profonde et sincère.
Le baobab Maître Bassirou BARRY, ancien ministre de la Justice,
Garde des sceaux, fils d’Almamy Aguibou, descendant de la famille Soriyah du Foutah théocratique nous a quittés physiquement depuis le 28 janvier 2023, telle est le sens de la mort, mais il demeure sans nul doute dans nos cœurs.
Nos cœurs étreints par la douleur resterons gravés par les souvenirs d’innombrables évènements habituels qui ont engendré et fortifié les liens indélébiles qui affermissent une famille et immortalise nos œuvres.
L’homme a connu un parcours professionnel élogieux, une vie pleine de sens et d’amour.
Malgré la présence de plusieurs opportunités, il avait choisi de servir la Guinée qu’il aimait tant.
C’est pourquoi, la consternation est grande, le désespoir infini, ne sachant ce que la vie réservera pour sa famille, sans ce père qui était un soutien infatigable et irremplaçable et avec lequel, ils ont nourri l’espoir de cheminer encore ensemble pour des jours et des jours.
Mais comme le disait Maurice Maeterlinck, un auteur belge, je cite : « Accoutumons-nous à considérer la mort comme une forme de vie que nous ne comprenons pas encore. Apprenons à la voir du même œil que la naissance. » Fin de citation…
Comment les oublier ? Comment oublier l’ami toujours présent, le collègue serviable, le père tendre et attentionné, le mari aimant que vous avez toujours été ? Impossible. Votre mémoire sera toujours gravée dans nos cœurs. Nous nous souviendrons de votre rire, de votre bonne humeur, de votre bonté et de votre éternel optimisme pour prendre une belle leçon de vie.
Nous nous souviendrons aussi cher Maître la courageuse décision de réforme de l’appareil judiciaire guinéen lorsque vous étiez Ministre. Il fallait être un Bassirou BARRY pour le faire !
Par votre disparition soudaine, Maitre Bassirou BARRY, vous allez rejoindre votre défunte épouse en laissant derrière vous quatre enfants (deux garçons et deux filles), ces enfants doivent être fiers de vous, d’avoir eu un père comme vous, aimant mais exigeant,
Cher doyen, votre famille, vos proches collaborateurs, vos confrères, vos amis et tous ceux qui vous ont aimé sont ici aujourd’hui, pour vous rendre un hommage que vous méritez. Cet hommage est rendu pour magnifier votre œuvre non pas dans la douleur mais pour continuer de creuser votre sillon laissé aux générations après vous, un sillon droit et profond, un sillon d’intelligence, un sillon de droiture, un sillon de fermeté qu’on vous connaissait sans haine, sans méchanceté mais de rigueur, encore de rigueur, toujours de rigueur, ce Maître Bassirou BARRY !
En ce jour, c’est de vos expériences que nous aurions eu besoin pour aller un peu mieux et un peu plus vite, pour avancer un peu plus droit, pour regarder plus haut. Pourtant, en ce jour, c’est bien pour vous que nous sommes réunis, c’est pour vous que nous pleurons. Pour nous également, car nous sommes conscients que nous allons devoir vivre sans vous, sans votre présence bienveillante et rassurante.
Nous sommes heureux d’avoir partagé avec vous une partie de votre vie.
Conakry, le 3 février 2023
Pour le Conseil d’Administration de l’Association des Magistrats de Guinée (AMG)
Le Président
Mohamed Diawara
Last modified: 3 février 2023