Comme annoncé dans notre précédente dépêche, un violent incendie a ravagé près de 50 boutiques au marché Enta relevant de la commune de Matoto.
Après ce drame, les commerçants arrivent à peine à reconnaître les différentes boutiques dans ce marché.
Alerté aux environs de 4h du matin, 2h après le début de l’incendie, le Lt colonel Ibrahima Sory Kaba, le directeur régional de la protection civile, est venu faire le constat sur le terrain .
« On est en train de faire les opérations d’extinction qui ne sont pas terminées.Ce qu’on a constaté c’est qu’il y a beaucoup de dégâts mais pas de pertes en vie humaine » a-t-il introduit. Et de poursuivre en ces termes: « Le premier constat c’est par rapport à l’alerte. On a retardé avant de nous informer. Le feu s’est déclaré à 2h du matin et nous on a été informé aux environs de 4h.
Secundo, c’est l’accès au niveau du marché. Si vous avez constaté, toutes les voies au niveau du marché sont bloquées ou bouchées par les kiosques. Donc, quand les camions viennent ils ne peuvent pas accéder. On ne peut faire que de notre mieux»
À en croire Mamadouba Tos Camara, ce 4ème incendie depuis 2017 est favorisé par l’installation des cabines EDG ainsi que d’autres encombrants sur les lieux.
» Je pense qu’il va falloir prendre les précautions. J’aurais appris par certains, qu’il y a cinquantaine de boutiques et aussi la source, je ne suis pas un spécialiste, il est important que les spécialistes viennent situer les responsabilités mais à vue d’œil, nous constatons les encombrants. Il faut débarrasser complètement la cabine de l’EDG parce qu’on ne doit pas cohabiter avec les postes de cabine. Ce constat-là, nous l’avons fait mais je pense qu’il faut en tirer les leçons et prendre une décision impopulaire », a fait savoir le maire la commune de Matoto.
Sur la même lancée, cet riverain, témoin oculaire des faits s’exprime: «Ça doit être la 4e ou 5e fois que le marché brûle (Enta), c’est tout le temps dû au problème d’EDG. Vous avez vu le transfo qui est là, il alimente trois (3) quartiers. Ce transfo est très petit par rapport à la charge, c’est ce qui fait qu’à chaque fois quand il y a le courant, il y a le bourdonnement du transfo et ça pète, tous les fils prennent feu.
Pour le cas actuel, vers 24h30, il y a eu la flamme qui s’est déclarée au niveau du poteau, ça s’est répercuté directement sur le transformateur », témoigne Alimou Diallo, secrétaire administratif du transport et mécanique de Matoto.
Pour Abdallah Chérif du Goha, il est temps que les mesures soient prises de part et d’autre pour mettre fin à ces dégâts dans les différents marchés de la capitale Conakry.
« Ce que nous pouvons, c’est de demander à l’EDG de voir comment protéger les gens parce que le marché de Madina a brûlé à plusieurs reprises, le marché de Matoto. A l’époque c’est nous GOHA international qui avons aidé les commerçants à reconstruire ces marchés pour reprendre les activités. Nous sommes malheureusement habitué à ça depuis des années. Je pense que tout le monde doit prendre ses responsabilités. Nous demandons également aux commerçants de bien s’organiser. Parce que malgré l’effort des sapeurs-pompiers, ils n’ont pas l’accès, ils viennent mettre les kiosques un peu partout en barrant les routes alors que c’est une chose extrêmement difficile pour les sapeurs-pompiers et même pour la sécurité », alerte Mohamed Chérif Haidara du groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA).
À travers le GOHA, ces commerçants ont désormais la main tendue vers les personnes de bonne volonté, afin que leurs activités renaissent de leurs cendres.
Mayi Cissé.
Last modified: 9 février 2023