Renvoyé lors de la dernière audience, pour la comparution de la partie civile, le dossier du meurtre du jeune Thierno Mamadou Diallo, tué par balle à Conakry lors de la manifestation contre l’augmentation du prix du carburant, a continué ce lundi 27 février au tribunal de première instance de Dixinn. Et cette fois-ci, comme annoncé, Issiaga Diallo, qui poursuit l’adjudant-chef Moriba Camara, pour meurtre était à la barre pour donner sa version des faits.
« Le mercredi 1er juin 2022, vers 23 heures, je recevais un appel en me demandant si j’ai un jeune frère qui s’appelle Thierno Mamadou Diallo. J’ai répondu par oui. Il m’a demandé de se rendre à Hamdallaye. Que mon frère a été fauché. J’ai dit comment ça ? Comme il avait une moto, je pensais qu’il avait fait un accident. On m’a signifié qu’il n’a pas fait un accident. Ils m’ont dit qu’il a été fauché par une balle. Je me suis me précipité pour me rendre là-bas. J’ai tout fait pour arriver sur les lieux mais je n’ai pas pu.(….)Au moment où les agents tiraient, j’étais à la maison. On m’a appelé pour me dire qu’on a tiré sur mon frère », a-t-il indiqué.
L’un des avocats de la défense de l’adjudant Moriba Camara, a demandé au frère de la victime, est-ce qu’on lui a dit que c’est adjudant Moriba qui a tiré sur son frère, il a répondu par ceci : « Non, on ne me l’a pas dit. D’après les gérants du Cyber, au moment que mon jeune frère partait dans leur cyber qu’il n’avait pas de manifestation. Que la balle est venue d’un pick-up de la BAC N°1 qui venait de Bambeto. Que ce sont ces agents qui ont tiré sur mon frère. Nous, on ne nous a pas dit que c’est monsieur Moriba qui a tiré sur notre frère. Mais à travers le travail scientifique qui a été mené, c’est à la suite de ça que monsieur Moriba a été renvoyé devant ce tribunal. Ils étaient 5 personnes qui étaient poursuivies, et aujourd’hui il est le seul devant la barre. D’après le procès-verbal, il y a eu des tirs de sommation, mais à des endroits différents », a-t-il ajouté.
Cepandant, Issiaga Diallo demande au tribunal de faire appliquer la loi pour ne pas que des situations pareilles se répètent. « Thierno Mamadou était un jeune élève brillant. Un jeune très sage. Les parents sont malades, alités au village. C’est lui qui partait souvent au village pour s’occuper de nos parents. Il est loin d’être un délinquant. Il pouvait être un ministre. Il était là pour toute la famille, pratiquement pour moi.La famille de Thierno Mamadou a eu confiance en la justice.Nous sollicitons qu’il y ait l’application stricte de la loi pour ne pas qu’il y ait ces genres de situation », a-t-il demandé.
Après les débats de ce jour, l’affaire a été renvoyée au 13 mars 2023 pour réquisitions et plaidoiries.
Christine Finda Kamano
Last modified: 28 février 2023
