Les femmes teinturières de la coopérative de Kindia menacent de bouder la cérémonie de célébration de la Journée internationale des femmes prévue ce mercredi 8 mars 2023. Ces femmes très appliquées dans la teinture il y a de cela plusieurs années se disent être marginalisées par les autorités de Kindia.
Opérationnelle depuis 1960, la coopérative des femmes teinturières de Kindia n’assistera pas cette fois à la cérémonie de célébration de la journée internationale des femmes. Une absence notoire qui impactera forcément le déroulement de cette fête. Hadja Aminata Kouyaté, teinturière parle de marginalisation . « La fête du 8 mars est considérée chez nous parce que c’est notre fête mais la coopérative cette fois-ci nous allons faire notre fête ici à la coopérative. Nous allons danser ici, manifester notre joie ici. Nous n’irons pas à la place de l’indépendance. La coopérative là est créée en 1960 et elle est la première en Afrique de l’Ouest. C’est l’Afrique qui doit considérer cette coopérative, puis la Guinée avant cette ville Kindia. Plusieurs citoyens de Kindia ont vu leurs parents travailler dans cette coopérative et si aujourd’hui elle est marginalisée, oubliée et écartée par les autorités, on accepte. Nous savons que le président Mamadi Doumbouya nous considère parce que dans l’accompagnement des groupements feminins, il a considéré notre coopérative et on avait bénéficié de 50 millions. Ça aussi s’il avait donné à certains responsables de Kindia, on allait pas avoir. Donc, pour cette fête, on n’est pas contentes. Comment se fait-il que cette grande coopérative ne puisse avoir que 4 pièces d’habits à faire. Et puis ça aussi ce n’est pas pour nous, ils ont envoyé avec un million, nous allons confectionner et leur remettre. On apprend également que la coopérative n’a eu qu’un seul complet. Qui va porter ça. Donc on fera notre fête ici. » dit-elle.
De nos jours, plus de 5 groupements de femmes teinturières sont affiliées à cette coopérative qui est composée de plus de 200 femmes. Pour cette autre femme du nom de Maman Fanta Diaouné, des habits de 8 mars sont envoyés dans les quartiers. « En ce qui concerne la fête du 8 mars prévue demain, nous allons fêter mais chez nous parce que normalement, c’est dans cette coopérative que les femmes doivent se retrouver pour travailler ensemble. Il y a plusieurs groupements qui sont là et la porte n’est fermée à personne. Vu tout cela, ils ne nous donnent que 4 pièces et nous voyons des habits dans des tricycles en direction des quartiers ou chez les tapeurs d’habits. Franchement ça devient difficile. Ils nous ont montré que c’est une question de relation, de bras long, ce n’est plus le bon travail ou la qualité qui est recherché. Nous aussi, nous allons rester à notre place », explique-t-elle.
Reste à savoir si le tir sera rectifié d’ici demain mercredi 8 mars 2023 pour une bonne célébration de la journée internationale des femmes à Kindia.
Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia.
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Last modified: 8 mars 2023