Quelques jours après la dissolution du gouvernement Goumou, le Président de la transition guinéenne, le Général Mamadi Doumbouya, a, à travers un décret lu hier mardi à la télévision nationale, procédé à la nomination de Amadou Oury Bah comme chef du prochain gouvernement.
Au lendemain de cette nomination, plusieurs réactions se font connaitre dans la cité, notamment sur le parcours et la qualité managériale de l’homme politique. Dans une interview téléphonique accordée à la rédaction de Mediaguinee, l’ancien ministre de la Communication sous le régime d’Alpha Condé, a d’abord félicité le nouveau Premier ministre avant de laisser planer un doute sur la personnalité de l’homme.
« Je félicite tout d’abord mon cher frère, mon compagnon de lutte depuis une trentaine d’années pour l’instauration de la démocratie dans notre pays. Par rapport à sa nomination, moi je pense qu’il y a une ouverture et une rupture. Parce que le lendemain de la prise du pouvoir du CNRD, l’argument qui passait est que tout le monde à échoué. Qu’il ne faut plus reconduire les gens(…). Mais Bah Oury n’est pas un jeune, il a 66 ans.
Deuxième rupture, toutes les communications des gens favorables au CNRD, c’est de dire que cette transition n’est pas politique, elle est sociale, économique et le dernier plan politique. D’ailleurs moi je ne peux même pas faire la différence entre ce qui est social et politique et je ne vois pas une économie sans politique parce que même dans le budget que le gouvernement présente à l’assemblée nationale, on dit la politique chiffrée du gouvernement. Donc pour moi la politique c’est le tout. Mais heureusement que cette nomination vient de confirmer la réalité que la transition est essentiellement politique.Troisièmement, j’ai un espoir, car Bah Oury est un ancien des anciens de la politique guinéenne, la deuxième génération après les Sékou Touré, mais aussi un ancien ministre de la réconciliation nationale. Peut-être ce profil a un peu joué en sa faveur pour venir réconcilier la classe politique guinéenne. (…).Ce qui passera directement par la libération des détenus politiques, le retour de ceux qui sont forcés de rester en exil, la libération des ondes, le mouvement des partis politiques dont les manifestations sur les voies publiques et je crois que cela peut nous permettre de détendre l’atmosphère et d’avoir un climat apaisé pendant et après la transition », a indiqué Alhoussény Makanéra Kaké.
Parlant de la composition du nouveau gouvernement, Makanéra pense que Bah Oury n’a pas ce pouvoir, mais qu’il revenait plutôt au Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya.
M »Vous savez moi je ne tourne pas au tour du pot. J’ai passé toute ma vie dans ça et ce n’est pas maintenant que ça va commencer. Moi je sais que Bah Oury ne formera aucun gouvernement. Le pouvoir réel est détenu par les militaires dont le Général du CNRD. C’est à lui donc il faut s’adresser, c’est lui qui a dissous le gouvernement, chose que je n’ai vu nulle part ailleurs. Puisque, la dissolution veut dire que le gouvernement a totalement échoué. Faire reconduire ce gouvernement, est-ce qu’on a respecté ce peuple? Parce que vous ne pouvez pas dire que les gens ont lamentablement échoué, qu’ils ne méritaient même pas de démission, qu’ils ne méritaient même pas de révocation mais une dissolution. Les dissoudre veut dire ils disparaissent complètement et le lendemain vous les reconduisez. Je ne sais pas si on respecte en ce moment la population. Est-ce qu’on ne va même pas provoquer la révolte populaire? Donc ça ce n’est pas à Bah Oury, ça c’est au CNRD de respecter ce qu’ils ont dit de la dissolution, de respecter le peuple de Guinée pour qui aujourd’hui tous leurs problèmes c’est ceux qui ont été dissous. Les faire revenir c’est faire évaporer le peu d’espoir qui leur reste encore » a martelé cet ancien ministre.
Christine Finda Kamano
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Last modified: 28 février 2024