Sadio Barry, président BAG : « le CNRD n’est pas à l’origine des graves problèmes que nous traversons aujourd’hui »

Le président du Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG) et les membres du bureau politique du parti ont amené une conférence de presse ce jeudi 23 mai 2024, à la Maison de la presse, à la Minière.

Devant la presse, ces acteurs politiques ont saisi l’occasion pour s’exprimer sur l’actualité sociopolitique en Guinée.

Pour commencer, le président du BAG, Abdoulaye Sadio Barry, est revenu une nouvelle fois sur l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum en décembre dernier qui a engendré des conséquences douloureuses dans le quotidien des Guinéens.
« Certes ces événements laisseront des cicatrices indélébiles dans notre conscience collective. Mais, au milieu de ce deuil, l’occasion nous est offerte de nous relever de ces cendres et de nous engager sur une nouvelle voie, vers un avenir inclusif, et prometteur. Le temps des récriminations et des accusations doit être révolu, celui de se taper dessus et s’infliger des douleurs et des pertes, entre nous Guinéens, doit être suspendu en ces moments de souffrance collective. Le moment est venu d’agir ensemble, de s’entraider et de placer les besoins de notre peuple au-dessus de tout le reste », déclarait-il le vendredi 22 décembre 2023.

«Aujourd’hui, dit-il, la situation est encore alarmante avec les conséquences de l’incendie qui a provoqué des pénuries de carburant qui a eu des répercussions sur l’économie nationale.

« Nous réitérons cet appel aujourd’hui. Nous appelons de tout cœur le CNRD et le président de la transition, d’entamer un processus de communication et d’échanges pacifiques avec tous les acteurs du pays, pour la construction d’un pacte d’unité inclusif, d’entraide et de solidarité. Cette solidarité prônée par notre devise (Travail- Justice-Solidarité) devra désormais être  le vecteur catalyseur de notre volonte de conduire tous ensemble, notre pays vers la stabilité pérenne », confie-t-il. Avant de renchérir en ces termes: « Dans le cadre de ce pacte, une feuille de route claire pourra être établie pour déterminer l’agencement des opérations de relance de l’économie nationale fortement impactée par les incendies et la crise mondiale résultant du confit russo-occidental en Ukraine, et la tenue d’élections démocratiques, garantissant que les voix de notre peuple seront entendues et sa volonté respectée. Le cadre de dialogue qu’a récemment annoncé le nouveau Premier ministre pourrait servir de base à ce processus d’apaisement et de normalisation de la vie sociopolitique de notre pays ».

Pour lui, « Il est plus qu’urgent d’aller dans ce sens. Car, un clivage politique exacerbé conduit toujours à la radicalisation générale de la société, à des violences et des dégâts, à la fois matériels et humains, que cela comporte. Surtout prenons en conscience chers compatriotes, nous sommes  aujourd’hui à un carrefour important dans notre Histoire où notre pays, la Guinée, peut basculer d’un côte ou de l’autre, selon le choix que nous effectuerons. Un tel pacte créera un environnement sûr pour les aides et investissements étrangers attirant les capitaux et le savoir-faire, afin de stimuler notre croissance economique et de créer des opportunités pour tous les Guinéens. Ce pacte n’est pas une simple concession politique, mais l’expression de notre désir collectif d’un avenir meilleur, un avenir où l’esprit de résilience et d’unité triomphera de l’adversité. Moi, Sadio Barry, en tant que citoyen guinéen, je suis prêt à collaborer avec toutes les forces sociopolitiques du pays et nos concitoyens pour faire de cette vision une réalité ».

Par ailleurs, Abdoulaye Sadio Barry croit savoir que les militaires au pouvoir depuis le 05 septembre 2021 ne sont pas responsables de ce que traversent les Guinéens.
« N’oublions pas que le CNRD n’est pas à l’origine des graves problèmes que nous traversons aujourd’hui. Il peut les aggraver ou les résoudre, ce que nous espérons. Ayons des exigences pragmatiques et œuvrons plutôt à la réussite de la transition qu’à la chute du CNRD. Nous risquons de subir de plein fouet une grave crise et un nouvel ordre mondial qui s’annonce », a-t-il dit entre autres dans sa communication.