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Sonde nasogastrique chez le nourrisson : un petit geste pour sauver une vie

10 octobre 2025

Dans les services de néonatologie, la pose d’une sonde nasogastrique chez les nouveau-nés et nourrissons est une procédure à la fois fréquente et anxiogène pour les parents. Pourtant, elle représente souvent un geste vital, essentiel pour préserver la santé – voire la vie – des tout-petits.
Le Dr Mamadou Lamarana Sidibé, médecin généraliste au service de pédiatrie du Centre médico-maternel social infantile de Somaya, nous éclaire sur les indications, le déroulement, les précautions et les enjeux de cette intervention médicale courante mais délicate.

Guinee7.com : dans quels cas un bébé a-t-il besoin d’une sonde nasogastrique ?

Dr Mamadou Lamarana Sidibé : Il faut savoir que la mise en place d’une sonde nasogastrique sur un nouveau-né ou un prématuré, ou bien un nourrisson. Nous allons d’abord prendre le premier contexte dans le cas d’un nouveau-né ou d’un prématuré. Lorsque le nouveau-né vient et qu’on trouve que réellement le réflexe de succion n’y est pas, donc quand le bébé n’arrive pas à téter de lui-même, là en ce moment, il faut essayer de faire une pose d’une sonde nasogastrique d’alimentation. Si le nouveau-né, c’est-à-dire de 0 à 28 jours, vient dans un contexte où la succion est bonne mais par contre on remarque qu’il y a un ou des signes de gravité associés, l’enfant a du mal à respirer, donc dans ce cadre, il faut placer une sonde nasogastrique pour essayer de canaliser la respiration. Parce qu’à force d’alimenter un enfant avec détresse respiratoire, on a de fortes chances de faire une fausse route. Et lorsqu’il y a une fausse route, le liquide dont on est en train d’alimenter le nouveau-né, au lieu que ça vienne dans la cavité au niveau de l’estomac, ça ira au niveau des poumons, ce qui se compliquera par la suite en difficulté respiratoire qui va se compliquer avec des dyspnées, des cyanoses, et par finir l’enfant va tomber dans un tableau vraiment où le pronostic vital est vraiment sombre de traiter la cause de la détresse respiratoire. Pour éviter ces complications, d’où la nécessité de placer une sonde d’alimentation, pour essayer d’alimenter l’enfant, tout en essayant de traiter l’étiologie qui est là. Si c’est une pause respiratoire, essayez de poser et de traiter la pause respiratoire.

Troisième contexte, pas un nouveau-né, pas un prématuré, on peut aussi placer la sonde d’alimentation sur un nourrisson, c’est-à-dire qu’il vient dans un contexte de distension abdominale, on remarque qu’il y a vraiment un ballonnement abdominal. qui est là parce qu’on lui a donné des décoctions à la maison ou bien par alimentation excessive, l’enfant se retrouve dans un tableau d’encombrement. bronchique associé à un ballonnement. Dans ce cas aussi, il faut placer une sonde nasogastrique. Pourquoi ? Pour essayer de faire un vidage gastrique, essayer de retirer le contenu de l’estomac qui est là, afin de soulager la pression abdominale qui est en train de comprimer le thorax et qui a causé la dyspnée. Donc, dans ces trois contextes, la pose d’une sonde nasogastrique est vraiment primordiale.

Quel type de sondes sont utilisées chez les nouveau-nés ?

Chez les nouveau-nés à terme, chez les nourrissons, même chez les prématurés, nous passons par la sonde CH6-8. Et si c’est un nourrisson, nous passons avec le CH8-10.

À partir de quelle condition la pose devient-elle indispensable ?

Bon, l’âge du prématuré auquel la pose d’une sonde est vraiment nécessaire, on ne peut pas dire cela ainsi, mais je vous ai dit qu’il faut savoir que lorsque le nouveau-né, ou bien le prématuré que vous avez en face, a déjà des réflexes archaïques, disons défaillants, c’est-à-dire qui ne sont pas bien, là, en ce moment, il faut poser une sonde nasogastrique pour permettre d’alimenter le nouveau-né afin d’éviter l’hypoglycémie. Et lorsqu’il y a un signe de détresse respiratoire qui est associé, qu’il soit nouveau-né, qu’il soit prématuré, qu’il soit nourrisson, là aussi, il faut placer une sonde nasogastrique pour empêcher une fausse route.

Comment se déroule la pose d’une sonde ?

La pose d’une sonde est vraiment médicale. Là, il va falloir passer dans un centre de réanimation pour la technique.

Est-ce douloureux pour les bébés ?

La pose d’une sonde nasogastrique n’est pas douloureuse, c’est pourquoi il y a une technique bien définie pour la pose d’une sonde nasogastrique où tout le personnel médical travaillant dans la salle de soins intensifs ou le personnel médical travaillant en pédiatrie sont instruits. On leur apprend petit à petit comment faire la pose d’une sonde nasogastrique.

Quelles précautions sont prises pour la sécurité du bébé ?

Tout ça, c’est dans les principes de la pose d’une sonde nasogastrique, c’est purement médical. Là, il va falloir passer à un centre de réanimation. Là, il va falloir d’abord préparer le panier nécessaire pour la prise en charge. Il faut d’abord préparer le nouveau-né et venir avec le panier. Dans le panier, on retrouvera les gants. On retrouvera la sonde. Il va falloir venir avec le Bactigel. Le gel avec lequel on doit se désinfecter les mains avant d’utiliser la sonde. Il faut avoir tous les matériels nécessaires avant de commencer à faire la pose d’une sonde nasogastrique.

Les parents peuvent-ils assister à la pose ?

Lors de la pose d’une sonde nasogastrique, il n’y a que le personnel médical qui est recommandé pendant la technique de pose. Les parents ne sont pas permis.

Comment se fait l’alimentation via la sonde ?

A priori, ce qui est recommandé, c’est le lait maternel en exclusivité. Maintenant, de par la quantité, c’est-à-dire le besoin énergétique, l’apport alimentaire dont l’enfant a besoin, l’alimentation se fait à chaque 2 ou 3 heures. Si le nouveau-né est normal sans signes de gravité, l’alimentation se fait à chaque 2 heures. Lorsque le nouveau-né est hospitalisé avec un ou deux signes de gravité, l’alimentation se fait à chaque 3 heures.

À partir de quel moment sentez-vous que le bébé est prêt à passer à l’alimentation orale ?

Dès les premières heures de vie, il faut le mettre sous le sein maternel, ce qui est recommandé. Maintenant, au cas où il y a manquement et que le nouveau-né n’arrive pas à téter de lui-même, on parvient à poser une sonde, on traite l’étiologie qui fait que le nouveau-né ne parvient pas à téter.

Lorsqu’on sent que le reflet de sussions est là, il y a une technique qu’on apprend au personnel : comment savoir si le reflet de sussions est là. Lorsque le nouveau-né parvient à sucer son doigt de lui-même, on sent qu’il y a réellement la voie orale, elle est disponible. Là, on soumet l’enfant directement au lait maternel, et si réellement l’enfant s’alimente au bout de 3 repas, sans qu’il y ait signe de gravité, la respiration, on fait l’ablation de la sonde et on met l’enfant à disposition de la maman.

Quels sont les principaux risques ou complications liés à l’utilisation de la sonde ?

Le plus grand risque lors de la pose de la sonde nasogastrique, c’est lorsqu’on essaie de poser la sonde et que la sonde n’est pas placée dans l’estomac, ou que la sonde est placée au niveau des poumons. Là, en ce moment, lorsqu’on alimente, c’est dans l’immédiat.
Nous verrons, l’enfant va commencer à suffoquer, la respiration va commencer à diminuer, et parfois l’enfant tombe dans un tableau de détresse respiratoire, on fait l’ablation. Parfois cyanose et nous observerons une difficulté respiratoire.

Existe-t-il des protocoles spécifiques pour l’utilisation des sondes ?

Il n’y a pas de protocole spécifique pour l’utilisation des sondes. Pour utiliser une sonde, il faut les deux remarques. La première, c’est l’indication d’abord de placer la sonde. La deuxième, c’est pour empêcher une hypoglycémie ou bien empêcher une détresse respiratoire.

Comment les équipes médicales accompagnent-elles les familles face à cet acte souvent impressionnant ?

Dans la plupart des cas, nous informons de la nécessité de l’acte médical. Nous appelons d’abord les parents, nous les informons de la nécessité de l’acte médical qui sera fait, comment ça sera fait, s’ils donnent leur avis, et puis maintenant, on passe à l’acte médical. Et là, c’est entre les personnes médicales.

Docteur, quelles sont les évolutions récentes dans la pose et l’utilisation des sondes ?

Oui, je dirais franchement que ça a vraiment très bien évolué, ça a évolué d’une manière vraiment exponentielle, et ça permet de sauver beaucoup de vies.

Y a-t-il des innovations ou des alternatives à la sonde qui se développent actuellement ?

Bon, les innovations, peut-être que moi je ne suis pas encore au courant de ça, mais quand même, il y a plusieurs catégories de sondes qui viennent, parce qu’il faut savoir que la sonde qu’on place sur un enfant de 2 ans n’est pas la même sonde qu’on va placer sur un nouveau-né, donc à chacun son calibre. Donc, c’est ça en quelque sorte.

En tant que spécialiste en pédiatrie, quel regard portez-vous sur cet acte médical dans votre pratique quotidienne ?

La pose d’une sonde nasogastrique, je dirais que c’est quelque chose vraiment de miraculeux pour les parents, mais c’est une pratique médicale courante pour un personnel médical qui fréquente le nouveau-né, qui fait une prise en charge des prématurés, des nourrissons. C’est que c’est un acte médical pour essayer de soulager la douleur sur l’enfant, essayer de sauver l’enfant, et c’est une des conditions à tenir dans la prise en charge d’un nouveau-né qui vient avec des complications ou autre chose.

Donc, la pose d’une sonde, ce n’est pas quelque chose de miraculeux pour un personnel médical, mais par contre, les parents, lorsqu’ils viennent voir réellement une sonde nasogastrique placée sur un enfant et qu’ils voient que l’enfant ne s’alimente pas par la bouche, qu’il est alimenté par la sonde, qu’il n’y a pas eu de complications, qu’ils apprennent quelques temps d’hospitalisation, ils voient réellement le reflet des suspicions qui sont là et qu’il y a une ablation de la sonde qui est là. Donc, pour eux, c’est un sentiment de fierté et d’innovation à leurs yeux.

Entretien réalisé par Bhoye Barry pour guinee7.com

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Last modified: 10 octobre 2025

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